(Photo : Daniel Forget)
Madeleine Saïga
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Madeleine Saïga : La sagesse des valeurs amérindiennes

Par francoiseleguen

Que ce soit au Festival du monde de Saint-Jérôme, où elle fait la cérémonie d’ouverture selon les rituels sacrés en lien avec la Terre-Mère, aux soirées Mandela du COFFRET, lors de la journée traditionnelle amérindienne Kwei Kwei, au Parc Régional de la Rivière-du-Nord, ou encore dans les écoles lorsque qu’elle va y faire des cérémonies, Madeleine Saïga, partage ce qu’elle est à travers ses traditions et la spiritualité ancestrale des Autochtones et ce dans une atmosphère de respect, d’accueil et d’amour.

 

Sa mère est Mohawk, son père Algonquin, elle est née hors réserve. Madeleine Saïga, reconnue en tant que métis parce qu’elle est hors réserve, habite à Saint-Jérôme.  Pendant 18 ans au service de Grand Père William Commanda pour les fêtes spirituelles, c’est là que son cheminement a commencé. Grand Père William, gardien de plusieurs ceintures Wampum, des 7 feux, et leader spirituel était un homme respecté en tant que Elder Anishnabe de Kitigan Zibi (Maniwaki).

Aujourd’hui, elle nous parle des plus grandes valeurs amérindiennes, les 7 vertus des Grands-pères. Elles se transmettent de bouche à oreille dans les cérémonies et sont la base du Chemin rouge. «  Ceux qui ne les suivent pas jouent aux Indiens, confie Madeleine Saïga. Beaucoup se pensent chamanes parce que c’est à la mode. Mais un chamane est quelqu’un qui a transcendé la mort 4 fois dans les 4 étapes, ce n’est pas une bonne-femme avec des baguettes et des cristaux qui chante alléluia. Je trouve que c’est tellement galvaudé. J’en suis très déçu ! On essaie de s’approprier ce que l’on est, mais on a ça dans nos gènes depuis des millénaires !  »

Toutes les nations

«  Selon notre tradition, on soigne notre esprit et automatiquement ton âme et ton corps est en connexion avec la Terre-Mère et le Père-Ciel. Notre rituel du matin, avec la sauge, le foin d’odeur, le tabac et le cèdre, c’est d’être dans la gratitude parce que chaque jour nous est donné par le Créateur. Et le moment présent c’est notre médecine  », nous explique-t-elle.  Madeleine ajoute que s’ils se projettent dans le futur dans des cérémonies c’est pour les sept futures générations. «   Ça prend des exemples pour nos jeunes des exemples debouts, pas de politiciens qui font et disent n’importe quoi juste pour avoir de l’argent ! Grand Père William disait que l’argent ne se mange pas ! Des enseignements, ça s’intègre avec humilité, avec sagesse, avec courage et avec respect. Le Chemin rouge c’est vraiment une route mince, mais en même temps très spirituelle parce que l’on connecte avec tous les mondes : le monde terrestre, céleste, les animaux, l’eau, le vent, les plantes et les humains  ».

Votre médecine nous apporte quoi ? « Elle vous éveille à prendre conscience que nous sommes tous responsables de la Terre-Mère. Pour élever les consciences à prendre soin de la terre comme nous sommes unifiés avec le tout. On dépend de la terre, de l’eau, de l’air, des voisins ; prendre conscience que la machine médicale n’a aucun pouvoir sur nous. Notre pharmacie nous, c’est dans le bois avec les plantes sauvages. Si les gens ne plantent plus d’arbres et les brisent tous et qu’il n’y a plus d’animaux très bientôt il n’y aura plus d’humains ». Madeleine Saïga rappelle que c’est le cercle de la vie qui est important. On est tous interreliés et on est tous interdépendants pour prendre soin de tout ce qui est vivant. C’est une question d’état de conscience et de respect. « On peut tout faire. On a le choix d’être dans nos mocassins et de dire moi je sors hors du cadre. Je reste qui je suis avec la vérité et la sagesse de mes ancêtres et je suis fière de mes racines ! »

Photo : Robert Lapointe

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2 Comments

  1. Lucie

    Bravo Madeleine, c’est bien dit. J’espère que ton message va porter fruits!

    Reply

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