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Mieux-être 2.0

Par Jean-Claude Tremblay

« Vivre dans le présent, ici et dès maintenant  »

résume passablement bien le mouvement dit «  zen  » qui semble vouloir doucement gagner l’Occident depuis quelques années. Ce retour aux sources souvent promu et renforci à grands coups de superlatifs et d’images positives sur les réseaux sociaux est rassurant, mais totalement paradoxal sachant que le niveau de stress ne cesse d’augmenter, dans nos modes de vie parfois complexes et souvent effrénés. Nous semblons mener de front deux « combats », soit celui de la quête ultime de simplicité flanquée de ce désir d’en vouloir toujours plus, sans jamais se sentir rassasié.   

Progrès… ou dichotomie ?

Nous faisons la promotion de la non-violence,  soulignons l’importance de la santé mentale tout en exprimant un désir de retour au calme et une soif de civilité. Nous parlons de méditation, introduisons des activités saines dans nos organisations, faisons l’apologie des semaines de quatre jours et autres mesures incitatives pour faciliter l’équilibre travail famille.

De l’autre côté, on passe nos temps libres massivement sur les réseaux sociaux, véritables opioïdes des temps modernes pour plusieurs, on n’a jamais vu autant de cas d’intimidation tant à l’école que sur le net, on se fait klaxonner et couper chaque semaine en voiture et les cas de rage au volant se multiplient. Allez comprendre.    

Dans le bon vieux temps ça se passait de même

Quand je pense au stress qui prévaut aujourd’hui, à la détresse des individus et à l’augmentation des maladies mentales incluant les multiples cas de
dépression, je ne peux qu’applaudir ce désir occidental de retrouver une forme de paix intérieure. Cette initiative se manifeste de différentes façons et passe souvent par un désir de travailler moins tout en faisant davantage de place aux loisirs et à la détente. 

Nonobstant ce mouvement essentiel, je ne peux m’empêcher d’imaginer mes grands-parents et arrières grands parents à leur époque, dans un contexte où exprimer sa détresse psychologique n’était pas une option, et où le travail acharné n’était pas un choix délibéré. Je les vois plutôt mal quitter leur besogne et prendre une pause de leur journée de 16 heures de travail consécutif pour poser leurs postérieurs sur un tapis de yoga, brûler de l’encens et conclure leur méditation avec un Namasté ! Je sais que si moi j’avais fait ça, j’aurais plutôt eu droit à un «  arrête de niaiser et va travailler  » bien frappé ! Autre époque autre réalité, des contextes résolument distincts et animés de leurs propres particularités, on doit le constater.

Cela dit, s’amuser avec les contrastes est plutôt enrichissant, dans une optique où mieux connaître les us et coutumes du passé nous permettra peut-être de mieux comprendre le cheminement jusqu’à présent, tout en nous ouvrant les portes sur un avenir plus doré, empreint d’un mode de vie plus équilibré. Je ne sais pas ce que le futur nous réserve, mais nous avons le devoir de continuer notre humble quête de tranquillité, où accepter ce qui est sans juger est probablement notre meilleure option si l’on veut espérer progresser, dans cette vie qui n’est au fond qu’une parenthèse dans l’éternité.   

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