(Photo : Nordy - Davy Lopez)
L'équipe du Tapas Nena, à Saint-Sauveur.

Tapas Nena : la jeunesse qui redéfinit la passion

Par Alec Brideau

Lorsqu’il a ouvert ses portes en 2020, le restaurant Tapas Nena, à Saint-Sauveur, était la propriété de Stephan Nanni et Elena Silva. Cet été, à 22 ans seulement, Charles-Émile Guindon prenait le relais.

Dès les premières semaines de l’existence du Tapas Nena, Stephan et Elena ont pu compter sur un groupe de jeunes travaillants, dont Charles-Émile. Plus les semaines passaient, et plus ce groupe, principalement formé de frères et d’amis de longue date, a développé des connaissances et une passion pour la restauration.

La passion, clé du succès

Charles-Émile termine un programme de baccalauréat au HEC. Les autres membres de l’équipe n’ont pas suivi de formation dans le domaine de la restauration non plus. Comment expliquer cette volonté de reprendre le Tapas Nena ? La passion, vous diront-ils, soulignant aussi le rôle crucial du mentorat assuré par Stephan depuis le premier jour. « Nous sommes tous du coin, jeunes et passionnés par ce business, indique le nouveau propriétaire. Stephan était rendu à l’étape de passer le flambeau. On trouvait ça plate d’imaginer que ça serait vendu à n’importe qui. Même si ce n’était pas notre restaurant, c’était quand même notre bébé, notre projet. On ne voulait pas laisser passer cette opportunité. »

Cette passion qui unit le groupe est l’une des raisons du succès du restaurant selon lui. Charles-Émile avait déjà travaillé dans des cuisines de restauration rapide avant d’arriver au Tapas Nena. Pourtant, il considère avoir tout appris ces cinq dernières années. « Même si nous sommes de loin les plus jeunes restaurateurs du coin, nous nous démarquons quand même beaucoup, remarque-t-il. J’ai acquis de l’expérience depuis mes 17 ans, et elle vaut de l’or. »

Les premiers pas

Stephan a dirigé des dizaines de restaurants dans sa vie. Charles-Émile et son équipe n’étaient pas les premiers à travailler avec lui. Pourtant, dès les premiers jours, le futur propriétaire lui a inspiré confiance. Durant la pandémie, lorsque des confinements à Montréal, Laval et d’autres villes plus peuplées sont survenus, le Tapas Nena a commencé à se faire davantage connaître en attirant des gens de l’extérieur de Saint-Sauveur.

« Le premier samedi où l’on a travaillé ensemble, on a servi environ 50 personnes, juste lui et moi, se souvient Stephan. Après le rush, nous nous sommes assis pour discuter, et nous avons réalisé que cette petite équipe en était capable. J’ai travaillé dans beaucoup de restos, mais ces jeunes-là avaient quelque chose de spécial. »

Parcours similaire

Le premier restaurant de Stephan, Le Gourmand (à Pointe-Claire) célèbre ses 40 ans cette année. À l’époque, son partenaire et lui-même étaient près de la vingtaine lorsqu’ils ont commencé à travailler sur ce projet. « J’ai vu en ce groupe une copie de mon partenaire et moi, raconte Stephan. Je voyais une gang vraiment investie. Quand tu vois que les personnes sont motivées comme je l’ai vu avec ces jeunes, je me suis dit que cette aventure-là allait rouler pendant des années. »

Charles-Émile aurait pu devenir propriétaire du Tapas Nena bien avant cet été selon Stephan. Toutefois, considérant sa propre expérience, ainsi que des études à terminer, il a jugé qu’il valait mieux attendre.

« Il y a des choses à voir sous plusieurs angles, qu’on ne voit pas vraiment quand on est jeunes, tout simplement parce qu’on est jeunes », mentionne Stephan. Il tient aussi à rappeler que c’est grâce à eux si le restaurant existe encore aujourd’hui. Il se souvient de moments plus difficiles, notamment durant la pandémie, où son équipe est passée par toutes sortes d’émotions.

« Ils avaient de la peine pour nous au début parce qu’on était dans une situation difficile financièrement, explique Stephan. Ils ont toujours été là pour nous, ils nous ont soutenus. Je dirais même qu’ils nous ont endurés. »

Des idées neuves

Charles-Émile ne cache pas que l’équipe aimerait davantage développer la cave à vin. Soirées thématiques et vignerons pourraient faire partie de la recette gagnante.

« On a un sommelier, mais on n’exploite pas autant la cave à vin qu’on le souhaiterait, dit-il. Du côté de la nourriture, l’objectif, c’est vraiment de conserver l’esprit de convivialité et une ambiance familiale.

Prendre en charge un restaurant vient avec son lot de responsabilités. Charles-Émile précise qu’il a pu acquérir de l’expérience ces dernières années, petit à petit, afin d’être prêt à relever le défi.

« Ça fait au moins deux ans que je prends des décisions et que Stephan me montre à gérer le restaurant, soutient-il. C’est un processus de passation qui se produit depuis longtemps. »

Pour ce jeune propriétaire, cela représente simplement l’opportunité de se prouver, de se démarquer.

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