Utiliser l’intelligence artificielle dans les entreprises
Par Alec Brideau
L’intelligence artificielle (IA) se voit de plus en plus présente au sein des entreprises. C’est encore plus vrai dans les métropoles ou lorsque la main d’œuvre manque. Par contre, certains craignent sa présence, par peur de perdre leur emploi.
Directrice principale chargée de la transformation avec l’IA chez Banque Nationale, Simona Gandrabur réalise l’importance de l’IA en 2025.
« Même si vous gérez seul une entreprise, ça peut aider, mentionne-t-elle. Ça peut être pour obtenir de l’information, raccourcir son temps de recherche ou même aider à rédiger un document. Au final, ça prend tout le temps quelqu’un pour s’assurer de faire une lecture et un jugement, mais ça accélère ton temps. Est-ce que ça peut être nuisible? Peut-être, mais ça peut aussi dire que tu peux en faire plus! »
En fait, comme dans tout, l’IA doit être utilisée à bon escient. L’experte IA donne un exemple concret pour valoriser son utilisation.
« Imaginez un entrepreneur qui vend de la machinerie, dit-elle. Il a fait des innovations et va rencontrer des clients potentiels en Chine. Il tente de leur expliquer les innovations, mais les clients ne les comprennent pas. L’entrepreneur sort son ordinateur et demande à l’IA de résumer dans un document les innovations, avec ses avantages et tout, dans la langue maternelle des clients. »
Emplois
Mme Gandrabur croit qu’introduire l’IA dans une entreprise n’est pas nécessairement synonyme de coupures d’emplois.
« Oui, peut-être qu’il y aura des coupures de certains postes, mais il faut être prêt au changement. Si un emploi ne nous sert plus, ça ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire différemment et que la personne qui occupait le poste coupé ne sert plus à rien pour l’entreprise. »
Passage obligatoire?
Il est peut-être encore tôt pour dire si une entreprise devra forcément, à court ou long terme, utiliser l’IA pour survivre. Toutefois, rappelons-nous que l’IA existait bien avant la création des ChatGPT de ce monde. Mme Gandrabur souligne qu’elle est présente dans une simple recherche sur Google, vous permettant d’obtenir des réponses à vos questions. D’ailleurs, les débuts de l’IA dateraient des années 1950.
Donc, il est peut-être plus question de l’intensité de son utilisation. Mme Gandrabur croit qu’il sera nécessaire de l’utiliser, du moins un peu. Un exemple personnel reflète bien sa pensée.
« Je fais de la joaillerie et dans ce domaine, je dois avoir le contrôle de ce que je fais. L’aspect artisanal humain doit être au cœur du produit. Il existe une technique d’impression 3D qui a changé le monde de la joaillerie. Je ne pourrais jamais produire et avoir la même précision qu’avec ça. Pourtant, j’insiste sur le côté humain de mon bijou, car c’est ça qui lui donne sa valeur. Je refuse d’utiliser les technologies pour ça. Par contre, est-ce que je pourrais faire carrière sans les réseaux sociaux? Aussi, je pourrais me servir de l’IA comme outil de marketing. C’est une question de balancer les deux. »
L’IA, pas si différente
Mme Gandrabur rappelle aussi que l’humain est déjà passé par là.
« L’IA n’est pas différente de certaines autres technologies qui ont révolutionné le travail, explique Mme Gandrabur. Quand Outlook est arrivé, avec des agendas électroniques et tout, les gens ont commencé à l’utiliser. Avant, il y avait des assistants qui s’occupaient de gérer les agendas, mais c’est devenu moins nécessaire. Ces assistants se sont dirigés vers d’autres tâches. »
Un autre exemple qu’elle donne est lorsque les premières plateformes de réunions virtuelles sont apparues.
« Avant, il y avait beaucoup plus de voyages pour les conférences, dit-elle. Il y a du positif et du négatif, oui. On s’adapte, comme dans toute nouvelle technologie. »
Contexte actuel
Un article de La Presse a partagé un fait intéressant sur l’IA, montrant qu’elle peut aider à contrer les tarifs douaniers américains. À l’aide d’une entrevue avec la directrice générale de Consortium industriel Confiance IA, on explique dans l’article qu’il est possible d’automatiser certaines opérations internes afin d’augmenter sa productivité, réduire ses coûts, etc.
Donc, même une petite entreprise locale pourrait se servir de l’IA dans le contexte actuel, où les tensions à la frontière sont bien présentes.