(Photo : Archives Nordy)

Sainte-Adèle : Une pétition réclame un moratoire sur les projets immobiliers

Par Alexane Taillon-Thiffeault

Lors de la dernière séance du conseil municipal de Sainte-Adèle, le 20 mai, plus d’une centaine de personnes se sont réunies pour discuter d’une pétition demandant l’instauration d’un moratoire immédiat sur les nouveaux projets immobiliers à Sainte-Adèle.

Des citoyens soucieux du développement urbain ont lancé cette pétition, qui compte actuellement près de 700 signatures. Cette initiative voulait mettre en lumière des tensions croissantes entre construction résidentielle, environnement, et capacité des infrastructures municipales.

Dans les derniers mois, la Ville de Sainte-Adèle a connu une multiplication des projets résidentiels. Plusieurs citoyens dénoncent une urbanisation rapide qui, selon eux, menace les milieux naturels, les lacs et le caractère unique de la ville. « On est venu ici pour la nature, les montagnes, les lacs. Ce qu’on voit, c’est qu’ils disparaissent peu à peu », écrit un signataire de la pétition.

Interpellée, la mairesse Michèle Lalonde affirme comprendre ces préoccupations. « Je me doutais que les gens étaient inquiets, puis qu’ils voulaient vraiment qu’on fasse quelque chose », dit-elle en entrevue avec Accès. Toutefois, elle nuance l’idée d’un moratoire complet, qu’elle juge juridiquement et financièrement complexe à instaurer.

Contraintes légales et économiques

La mise en place d’un moratoire ne se fait pas du jour au lendemain. Comme l’explique la mairesse, plusieurs contraintes rendent cette démarche délicate. D’abord, la Loi sur l’aménagement du territoire impose des balises strictes. Ensuite, un autre enjeu majeur est la perte de redevances municipales. « Lorsqu’il y a de nouveaux logements, bien évidemment, il y a des redevances qui sont versées pour nous permettre d’accélérer la mise à jour de nos infrastructures. Donc, en faisant [un moratoire], on perd ces redevances », explique la mairesse.

La situation est d’autant plus délicate que Sainte-Adèle fait face à une grave crise du logement. Le taux d’inoccupation est de seulement 0,3 %. « On est pris entre deux bords. D’un bord, on comprend, mais de l’autre côté, on doit aussi créer des logements si on veut, évidemment, pallier la crise du logement », dit la mairesse.

Par ailleurs, plusieurs permis de construction qui avaient été accordés depuis 2022 ont été activés récemment, après une baisse des taux d’intérêt. « Ça donne l’impression que tout arrive en même temps, mais ce sont des projets déjà approuvés depuis deux ou trois ans », précise-t-elle.

Des infrastructures à bout de souffle

L’inquiétude citoyenne se reflète aussi dans les limites des infrastructures, notamment l’usine d’épuration. « En ce moment, on approche de la capacité de nos infrastructures. Pas pour l’eau. L’eau, ce n’est vraiment pas une problématique. C’est plutôt au niveau du service : notre usine d’épuration et tout le système d’égout de la ville, les égouts solidaires », confirme Mme Lalonde.

Des travaux sont en cours, notamment sur la rue Morin, pour améliorer la gestion des eaux pluviales et soulager le système d’égout. Mais les besoins dépassent les moyens actuels.

Dialogue et consultation à venir

Plutôt qu’un moratoire strict, la Ville pourrait, entre autres, envisager une révision de son plan d’urbanisme, adopté en 2021. « On pourrait faire un moratoire en disant qu’on va réviser notre plan d’urbanisme. Ce plan d’urbanisme, il a été adopté en mai 2021, donc six mois avant qu’on soit élu. Puis on estime qu’il n’est peut-être pas à point. Il y a des choses qui pourraient être modifiées justement pour modifier la densité sur un terrain. C’est plein de choses qu’on peut faire, mais, dans le moment, on en discute, et on cherche une voie pour avoir plus de contrôle sur la croissance de la ville », indique la mairesse.

D’ailleurs, celle-ci a fait une publication Facebook à la suite de la séance du conseil, en soulignant vouloir « entretenir un dialogue constructif avec la population de Sainte-Adèle ». Et pour le futur, Mme Lalonde dit vouloir trouver un « équilibre » entre le développement et la protection de l’environnement. « On est tous venus à Sainte-Adèle parce qu’on a un bel environnement. On a une nature avec des montagnes, des lacs, etc., on vient tous un peu ici pour ça. C’est sûr que c’est important de le préserver », conclut-elle.

1 commentaire

  1. Nous sommes tout a fait d’accord pour garder le cachet  »nature, foret » le plus possible. Batir, oui, mais en enlevant le moins possible d’arbres.
    Les arbres sont nos filtreurs contre la pollution et essentiel pour notre bien-etre. Donc, il faut remplacer ceux qui sont morts par d’autres arbres.
    Exemple: sur le Blv. de Ste-Adele vers St-Hubert.
    Merci.

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