Marco Dispaltro apprécie chaque moment de son sport
Par Luc Robert
Jeux paralympiques 2021
« Le sport a littéralement sauvé ma vie. Il m’a permis de côtoyer des gens merveilleux, de partout dans le monde. Et revenir comme athlète à 43 ans, en 2010 au Boccia, a été une consécration. Je n’avais aucune idée que ce sport était aussi plaisant. »
Celui qui parle ainsi est un vétéran de 54 ans, le Jérômien Marco Dispaltro, qui a fait sa marque aux Jeux paralympiques au rugby en fauteuil roulant (joueur et gérant), au tennis en fauteuil, ainsi qu’au Boccia (prononcé Bocchi), un dérivé adapté de la pétanque.
Médaillé de bronze en duos mixtes (catégorie BC4), aux Jeux paralympiques de 2012 à Londres, le vétéran reprendra le collier ce jeudi 2 septembre, avec ses coéquipiers Alison Levine (1ère au niveau mondial, BC4) et Iulian Ciobanu, de Montréal.
« Nous avons disputé notre dernier tournoi en novembre 2019 : c’est une éternité. La COVID-19 ne nous a pas épargnés. Mais l’attente en a valu la peine. Notre équipe est très solide pour les Paras de Tokyo. On a beaucoup de précision : on marque des points, alors que ceux qui arrivent des compétitions « able bodied » veulent tout défoncer et manquent souvent leur coup. »
Ancien joueur de tennis de table émérite à ses années au secondaire au Collège Bourget de Rigaud, Dispaltro a été convaincu par l’entraîneur Mario Delisle de tenter sa chance au Boccia.
« Il était après moi depuis 2008, pour que j’essaie ce sport. J’arrivais d’un milieu macho, celui des durs à cuire du rugby en fauteuil roulant. Je pensais que ce serait plate. Au contraire, je suis tombé en amour avec la discipline. En moins d’un an, j’étais rendu 2e au Championnat du monde, et en moins de 2 ans, je remportais l’argent aux Jeux parapanaméricains. Je me trouvais nono de ne pas avoir commencé cette discipline avant : j’aurais été invincible dès 2007. »
Atteint de dystrophie musculaire de type Becker, Dispaltro ne s’en laisse pas imposer.
« Je traîne toujours mon jeu de balles de Boccia avec moi. Je le popularise. J’ai été entraîneur d’Équipe Québec pendant 2 ans et je suis toujours à la recherche de talents hors-norme. Il existe 4 classes différentes dans mon sport, dont les BC3, les plus handicapés, qui utilisent une rampe. Si je vois un potentiel certain, c’est important pour moi de le développer, comme Ciobanu, même s’il est passé devant moi dans Équipe Canada (fou rire). Tout comme au ping-pong à une autre époque de ma vie, le Boccia développe ta coordination et ta patience. J’adore ça. »