À Athènes en 2004, en compagnie de Marie-Hélène Chisholm qui allait devenir sa conjointe, quelques années plus tard.

Nicolas Gill : un athlète légendaire

Par France Poirier

Alors que les Jeux olympiques de Tokyo devaient normalement avoir lieu cet été, nous avons décidé de revisiter,
au cours des prochaines semaines, certains souvenirs olympiques avec quelques-uns de nos athlètes québécois.

Mémoire d’athlètes

Légende du judo, Nicolas Gill a participé à quatre Jeux olympiques, sans compter tous les championnats du monde au cours de sa prolifique carrière d’athlète. Il est le seul canadien intronisé au temple de la renommée du judo international. Aujourd’hui, il est directeur général de Judo Canada. Avec sa conjointe, la judoka et olympienne Marie-Hélène Chisholm, ils sont parents de deux jeunes enfants Cloé 7 ans et Thomas 5 ans ½.

Ton plus vieux souvenir des Jeux olympiques ?

C’est venu assez rapidement. Dès que j’ai compris ce qu’était le sport au niveau international, ç’a été mon objectif d’être le meilleur très jeune. Quand j’ai débuté à l’âge de six ans, je ne savais pas ce que c’était, mais à 8 ou 9 ans, c’était clair pour moi d’aller jusqu’au bout.

Comment décrirais-tu ta première expérience olympique ?

Les Jeux de 1992 c’était très spécial. C’était mes premiers Jeux, l’accomplissement de plusieurs années d’entraînement. Ç’a bien été puisque j’ai remporté une médaille. C’est à ce moment que j’ai découvert une autre facette que je n’avais jamais anticipé. Pour moi, les Jeux c’était une quête personnelle, mon objectif à moi, mon cheminement à moi. Je n’ai jamais anticipé que ça intéresserait quelqu’un d’autre que moi ou ma famille. Ç’a été une grande découverte après avoir remporté une médaille, toute la couverture médiatique, la reconnaissance des gens.

Ton plus beau souvenir olympique /plus beau moment ?

Mes premiers Jeux sont définitivement dans mes meilleurs souvenirs. Cette naïveté qui venait avec les premiers jeux a rendu l’expérience plus spéciale. Clairement les Jeux de Barcelone ont eu le plus grand impact sur ma vie.

À l’inverse, le pire moment ?

La plus grande déception de ma carrière ce sont les Jeux d’Atlanta où j’ai terminé 7e. J’ai toujours cru que pour ces Jeux j’allais être à mon summum. Je ne sentais pas une pression des autres, mais moi je m’en mettais beaucoup. J’ai toujours fonctionné comme ça. Je pense vraiment que c’est une suite d’événements qui ont nuis à ma préparation, j’avais été blessé et je n’ai pas fait beaucoup de tournois. J’avais pris la décision de ne pas changer le plan, même si ça n’avait pas bien été. Avec du recul, ç’a été une mauvaise décision que j’ai prise, ce qui a rendu ça plus frustrant (rire).

Qu’est-ce que tu retiens, qu’est-ce que cela t’a appris ?

Ç’a façonné ma personnalité. Une des leçons que j’avais soutirée d’Atlanta, le manque de préparation et l’entourage; des choses que je pouvais changer. On n’avait pas une structure très forte, ce que j’ai essayé de changer avec mes athlètes. Ce n’est pas n’importe qui, qui peut encadrer des athlètes olympiques. Mon travail a été fortement influencé par mes leçons personnelles.

Comme athlète, comment aurais-tu vécu le report des Jeux comme cette année ?

Bonne question, je pense que ça aurait été différent selon le moment dans ma carrière. À la fin, ça aurait été plus facile à gérer qu’au début, je crois. Ça aurait été la catastrophe aux premiers Jeux. Définitivement j’aurais passé par toute la gamme des émotions.

Comment on motive les athlètes dans une situation comme celle-là ?

Ils ont passé par toute une gamme d’émotion. Dans un premier temps, le Canada avait annoncé qu’il ne participait pas aux Jeux de Tokyo en raison de la situation. Il y a eu une période d’incertitude et une courte période de découragement et le report des Jeux a été un soulagement. Ça leur donne une préparation de plus.

Est-ce que ç’a été difficile de prendre ta retraite des compétitions ?

C’est le 10 janvier 2005 que je me suis retiré, en même temps que j’ai signé un contrat comme entraîneur national. J’avais commencé comme entraîneur en 2000-2001 et la Fédération nationale m’avait offert un poste qui a nécessité que je me retire de la compétition.

Qu’est-ce que tu as fait depuis ta retraite de la compétition ?

J’ai eu plusieurs rôles. J’ai débuté comme entraîneur-chef, puis comme directeur de haute performance à Judo Canada et maintenant je suis directeur général de Judo Canada.

Nicolas Gill en bref

Naissance : 24 avril 1972

Âge : 48 ans

Ville natale : Montréal

Sport : Judo

Jeux olympiques : Barcelone 1992  |  Atlanta 1996 | Sydney 2000  |  Athènes 2004

Médailles : Bronze ( Barcelone) | Argent ( Sydney )

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