Rien ne va plus pour Érik Guay

Par stephanie-valois

Le talentueux skieur de Mont-Tremblant vit des moments difficiles dû à une saison post-olympique qui ne tourne pas rond. Celui qui avait connu un mois de décembre satisfaisant avec son podium dans une course de Super-G, à Val Gardena, doit composer avec des blessures au dos qui persistent et qui nuisent inévitablement à ses performances.  Saura-t-il se relever à temps pour les Championnats du Monde qui se tiendront en Allemagne dans quelques jours?

À l’aube de la compétition la plus importante de l’année, celle des Mondiaux, Érik Guay a la confiance à plat : «Je n’ai pas vraiment obtenu les résultats démontrant que je peux être compétitif», a-t-il avoué. Pourtant, on croyait en ses chances alors qu’il a présenté le deuxième meilleur temps à l’entraînement en prévision de la descente à Chamonix, en France, le 28 janvier dernier. Il aurait même pu se glisser au premier rang, puisqu’un  minuscule centième de seconde le séparait de l’Autrichien Michael Walchhofer. Bien sûr, l’entraînement n’est pas une course officielle, mais Érik semblait avoir retrouvé ses repères. Tout augurait bien. On pouvait enfin espérer un podium à la Coupe du Monde de Chamonix pour l’athlète, mais ce dernier a dû se contenter d’une décevante 19e place. Oui, Érik est déçu et il ne s’en cache pas. Mais l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne, Paul Kristofic, nuance ces résultats: «C’est frustrant comme résultat, mais il a mieux skié que son résultat ne l’indique». 

Ses blessures au dos ne faisaient pas partie de son plan de match cette année, où il a misé le tout pour le tout en s’exilant à Calgary pour s’entraîner avec les membres de l’équipe canadienne. Bien évidemment, la blessure n’est pas guérie malgré son long mois tenu à l’écart des compétitions. Son véritable problème, c’est  qu’une de ses vertèbres s’est déplacée, s’appuyant au passage sur quelques-uns des ligaments qui la maintiennent en place. La chirurgie n’est malheureusement pas une issue pour l’auteur de 14 podiums en carrière. « Il n’y a rien à faire ». Phrase difficile à avaler pour un athlète, pour qui le corps ne doit démontrer aucune faille.

Souhaitons tout de même que le psychologue sportif d’Érik saura l’aider à mettre sa frustration et sa mélancolie de côté pour s’offrir du ski à la hauteur de son immense talent à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne.  

S’inquiéter de l’épidémie de blessures des skieurs?

Érik Guay est loin d’être la seule victime de ce sport où il faut à tout prix dévaler les pistes plus vite que son ombre pour faire partie de l’élite mondiale. Depuis décembre 2009, l’équipe canadienne est décimée par les blessures. François Bourque, John Kucera, Jean-Philippe Roy, Geneviève Simard, Kelly VanderBeek, Larisa Yurkiw et Brigitte Acton sont tous tombés au combat. Les athlètes ont beau dire que les blessures font partie du sport, mais il y a des limites, non? La situation actuelle chez les skieurs est inquiétante : « En un mois, j’ai vu quatre gars de mon équipe se blesser, l’un après l’autre », confie Érik. 

Selon une étude de l’université d’Oslo, environ 30 % des athlètes se blessent chaque saison, dont 10 à 20 % gravement. Qu’attend-on pour réduire la vitesse des skieurs? La FIS n’a pas encore la réponse et il ne faut pas s’attendre à des changements d’ici deux ans, ce qui nous mènera directement aux portes des Jeux Olympiques de Sotchi. Le débat risque tout de même de faire couler beaucoup d’encre d’ici là.

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