#AgressionNonDénoncée
Par Journal Accès
Lettre ouverte
Sur les réseaux sociaux, au Québec, depuis les dernières semaines, un raz-de-marée de femmes dénoncent, grâce au mot clic #AgressionNonDénon- cée, les agressions sexuelles qu’elles ont vécues. L’Élan souhaite les soutenir et reconnaître leur courage.
Le mot clic #AgressionNonDénoncée a été créé suite à un mouvement semblable dans le Canada anglais et les femmes se sont mises à raconter les agressions qu’elles ont vécues. Des femmes connues comme Renée Martel, Julie Miville-Dechêne, Sheila Copps, Michèle Ouimet, Alexa Conradi et des milliers d’autres moins connues ont osé lever le voile sur les agressions qu’elles ont subies.
La vague est de taille et les témoignages si nombreux. Pourtant, ceci n’est que la pointe de l’iceberg. Les femmes brisent le silence, un silence lourd puisque la honte et la culpabilité habitent, à tort, les femmes.
Ces révélations viennent secouer la société qui, en général, n’a pas vraiment envie d’entendre tous ces cris du cœur. Il est plus facile de croire que les agressions sexuelles sont quelque chose de rare, commis par des voyous de fond de ruelle, sur des femmes qui ont un peu couru après. Alors que c’est plus difficile de prendre conscience collectivement que quelque chose existe dans la société qui précipite la violence faite aux femmes. Parce qu’en voyant la problématique comme étant sociale, elle n’appartient plus qu’aux délinquants sexuels et aux filles de mœurs ou de vêtements légers, mais bien à chacun d’entre nous. Le mouvement actuel ne laisse plus de place pour banaliser la violence faite aux femmes, ne permet plus de douter de la réalité: le sexisme ambiant fait en sorte que pas mal toutes les femmes vivent, à différents degrés, avec la peur de vivre une agression sexuelle. Le sexisme est encore bien vivant et favorise cette violence sexuelle.
Les préjugés sont si forts qu’ils empêchent les victimes de parler de peur d’être jugées ou traitées de menteuses et de folles. Il faut donc du courage pour affronter les jugements et dévoiler ces blessures intimes. L’Élan se tient aux côtés de ces femmes. L’Élan, est le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel des Hautes- Laurentides, n’hésitez pas à communiquer avec nous!
Tout est parti de l’affaire Jian Gomeshi, ex-animateur vedette de la CBC (Radio-Canada anglais), qui aurait agressé plusieurs femmes dans les dernières années. Le Canada anglais a été saisi de ces révélations, alors qu’au Québec personne (ou presque) ne le connaissait. Par la suite, un mot clic a été créé, celui de #BeenRapedNeverReported et des milliers de femmes se sont mises à témoigner de leur histoire. Souhaitons que le mouvement de solidarité, qui s’étend maintenant au Québec, entraine de réels changements sociaux.
_Marie-Hélène Ouellette pour L’Élan-CALACS.
819 326-8484 ou sans frais 1 866 915-8484. www.lelan.org