Arrestation d’un ancien attaché politique
Par Journal Accès
La PQ a-t-il fermé les yeux ?
L’ancien attaché politique du député de Groulx et commissaire à la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-îles, Jean Paquette, a été officiellement accusé de vol et d’abus de confiance, le 7 février, au Palais de justice de Saint-Jérôme. L’accusé a versé une caution de 1000 $ pour demeurer en liberté en attendant son procès.
Citoyen de Blainville, Jean Paquette a été à l’emploi de René Gauvreau, député de Groulx, de janvier 2009 au 5 octobre 2010. Les faits reprochés auraient été commis entre le 31 décembre 2008 et le 4 octobre 2010 à Sainte-Thérèse. Quelque 10 300 $ auraient été subtilisés. Selon les informations obtenues, Jean Paquette aurait utilisé la carte de guichet du bureau de comté pour retirer des fonds à usage personnel, dont une partie aurait été remboursée à la suite d’interventions ciblées. Seuls l’attaché politique et le député avaient accès à ce compte.
Les premiers retraits auraient commencé en mars 2010, selon M. Gauvreau. «Quand un employé quitte, c’est dans les normes de faire une vérification des livres. C’est de cette façon que les retraits ont été découverts», confie le député. Ce dernier aurait déposé une plainte à la Surêté du Québec en décembre dernier, fait que n’a pas infirmé ni confirmé le corps de police. On indique que Jean Paquette aurait fait faillite à trois reprises.
Pour leur part, les militants du Parti québécois de Groulx assurent avoir informé le bureau de la whip, Nicole Léger, en mai 2010 de la présence d’activités douteuses dans le bureau de comté. «J’ai d’ailleurs mis en garde personnellement René Gauvreau des agissements illicites de son attaché politique et ce, depuis le début de 2010. René Gauvreau m’a toujours dit de lui faire confiance, que Jean Paquette était un homme d’affaires et un financier», de critiquer Daniel Legault, qui a claqué la porte de la présidence de l’exécutif de Deux-Montagnes samedi.
La députée de Pointe-aux-Trembles et whip de l’opposition officielle Nicole Léger, se defend bien d’avoir agi tardivement. Dans un communiqué émis lundi, celle-ci affirme:« Dès que nous avons été mis au courant de certains faits douteux, nous avons effectué les vérifications et nous avons posé les gestes nécessaires. Avant d’accuser, il faut des preuves, ce qui peut prendre un certain temps. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas sur la place publique que nous n’agissons pas ».
En plus de se servir dans les finances du bureau, il semble que Jean Paquette aurait floué un nombre considérable d’investisseurs. Malheureusement, il est impossible pour l’instant de connaître le montant total floué auprès des petits investisseurs. «Le 17 décembre dernier, une personne de Saint-Jérôme a déposé une plainte pour fraude pour la période de 2006 à 2009», a confié le porte-parole de la Régie de police de Thérèse-De Blainville, le sergent Martin Charron. Une douzaine d’investisseurs se sont manifestés depuis auprès de la police.
Son stratagème consistait à se faire passer pour un planificateur financier sans toutefois être inscrit comme tel à l’Autorité des marchés financiers. De plus, il agissait dans le cadre de ses fonctions d’attaché politique. «Si la porte du bureau est fermée, il n’y a aucune façon de savoir si l’attaché politique rencontre une personne pour un cas de comté ou à titre personnel», explique le député pour sa défense.
Pour attirer les épargnants, Jean Paquette aurait promis des rendements de l’ordre de plus de 24 %. Dans le lot des victimes se trouve son ancienne amie de cœur, Lyne Savoie. Elle aurait convaincu son père et une amie de la suivre dans cette aventure financière pour des montants considérables.
Sur la page Facebook de Jean Paquette de cette semaine on pouvait lire : «Je vais bientôt passer par un ouragan dans ma vie. Merci de m’aider à ce que je passe au travers. La seule chose que je vais vous demander c’est de m’envoyer des ondes positives. Le reste, je m’en occupe».