La communauté piedmontaise se mobilise contre le transfert d’écoliers
Par Reine Coté
Commission scolaire des Laurentides
Après cinq mois de concertation, de sensibilisation citoyenne et d’actions politiques, les parents piedmontais ne sont toujours pas parvenus à faire changer d’idée la Commission scolaire des Laurentides (CSL) face à la décision de transférer une partie de leurs enfants à l’école Saint-Joseph de Sainte-Adèle. Toutefois, ils n’ont pas l’intention d’abandonner leur cause.
En plus d’avoir recueilli la signature d’au moins 1000 résidents de Piedmont sur leur pétition contestant cette décision, le groupe de parents a remis un mémoire au maire Cardin, aux membres des MRC des Pays-d’en-Haut et des Laurentides, de même qu’au ministère de l’Éducation.
Bon nombre de parents concernés considèrent qu’avant de prendre une décision aussi importante qu’un transfert d’école entre villes distancées, la CSL aurait dû les consulter. La CSL n’aurait pas suivi correctement les règles d’éthique et le code des procédures, selon eux.
Absence de consultation
Le 10 février, la décision des commissaires sur le transfert a été entérinée en huis clos, processus que l’avis juridique obtenu par les parents juge illégal. La CSL assure qu’il s’agissait plutôt d’un plénier, tel que cela a été inscrit ensuite au procès-verbal.
Mercredi le 11 mai dernier, tout comme le mois précédent, des parents piedmontais se sont présentés au Conseil des commissaires, souhaitant questionner à cet effet le président de la CSL, Claude Pouliot, et ses commissaires.
Juste avant eux, des parents d’Huberdeau se sont aussi pointés pour interroger la CSL à propos d’une affaire apparentée, soit l’absence d’une consultation publique à la suite de la fermeture de la classe de maternelle à l’école Arc-en-ciel, qui sera effective à la rentrée 2016.
Pour les parents de Piedmont, ces deux affaires relèvent d’un manque de respect des règles de procédure. Pour eux, il est clair que ces sujets d’ordre public auraient dû être débattus publiquement et non en privé.
Lorsque le comité de parents a demandé une copie du document des règles de procédure, la CSL leur a signifié qu’il n’existait pas.
Soutien du maire
Accompagné d’autres élus de la MRC des Pays-d’en-Haut, le maire de Piedmont, Clément Cardin, a tenté de faire valoir que sa municipalité a subi un traitement discriminatoire en l’absence d’un délai raisonnable, que la décision de la CSL bouleverse l’avenir de sa communauté. Il est revenu sur le huis clos « illégal » tenu le 10 février et qui a forcé les visiteurs à attendre deux heures dans le corridor. « C’est inadmissible », a-t-il commenté.
Selon ce que ce dernier a appris, le nombre d’enfants qui seront transférés n’est pas aussi important que prévu, soit une quinzaine en tout. « Pouvez-vous considérer l’utilisation d’un local à l’école Marie-Rose afin de rediriger les enfants vers Saint-Sauveur pour l’année 2016-2017? », a demandé le maire Cardin, qui propose que ce délai soit utilisé pour envisager des options possibles pour l’année suivante.
« La décision a été prise en bonne et due forme, soit en huis clos plénier et le vote était majoritaire. Ça fait 40 ans qu’on n’a pas déplacé d’élèves et, par hasard, on a eu deux agrandissements d’un coup. C’est sûr que ça bouleverse, mais il faut avoir une vision d’ensemble », a rétorqué la présidente de la CSL, Gisèle Godreau.