Thalia Bastien

Concurrencer le système scolaire, une solution ?

Par Rédaction

Ma première chronique dénonçait notre système scolaire défectueux et archaïque. Aujourd’hui, je vous apporte une solution qui demande une importante réforme législative: permettre la mise en place d’écoles alternatives indépendantes du programme de formation de l’école québécoise du MEES.

La prise en charge de l’éducation par le secteur privé est une approche adoptée dans plusieurs pays comme la Hollande, la Belgique, l’Allemagne et même les États-Unis. Contrairement au Québec, ces pays n’obligent aucune structure, aucune matière, aucun mode d’évaluation et n’interviennent  sous aucun cas avec le modèle d’apprentis-sage développé par les fondateurs de chaque école alternative. Bien que l’école publique reste disponible, cette loi offre aux enfants la liberté de choisir l’éducation qui répondra le mieux à leur développement personnel.

Selon ce qu’on peut observer, la règle d’or est d’offrir une éducation tout en conservant la liberté individuelle des jeunes. La liberté de développer leurs propres intérêts à leur propre rythme, peu importe ce que cela implique. La liberté d’avoir un contrôle sur leur présent et leur futur en les laissant gérer leur temps selon ce qui les anime. Puis, les enseignants à la disposition des jeunes ont comme but de leur faire explorer les différentes sphères qui composent notre vie de tous les jours comme la cuisine, la nature, les technologies, la santé, la gouvernance publique, etc…. Ainsi ils les supportent dans leur quête en leur donnant les outils et les connaissances nécessaires. Il n’y a aucune matière traditionnelle obligatoire, aucun rythme d’apprentissage obligatoire, aucun examen obligatoire. Chaque enfant est maître de sa journée.

La deuxième règle d’or est de faire confiance au jeune. Avoir confiance en son inclination naturelle d’absorber de l’information, d’être curieux, de questionner ce qu’il ne com-prend pas et de vouloir chercher des réponses et des solutions. Après tout, c’est l’instinct de chaque espèce de vouloir s’intégrer, comprendre et explorer son milieu. Naviguer les sphères de la vie librement nourrit cet instinct. Plus ils découvrent, plus leur vocation se clarifie et plus leur motivation est nourrie à poursuivre leur propre voie. Que celle-ci inclue d’apprendre les mathématiques ou non, d’apprendre la menuiserie ou l’art, de se préparer à des études supérieures ou non, tout rêve est encouragé. Plus encore, ils ont l’opportunité de se découvrir et s’accomplir dans un milieu adapté et ouvert à l’individualité.

Vous êtes sceptique de l’efficacité de ces techniques ? Je l’étais aussi. Cependant, constater la réussite irrévocable de ces écoles alternatives qui prennent en popularité dans différents pays suffit à me convaincre. Par exemple, la majorité des élèves de la Sudbury Valley School au Massachussetts (États-Unis) poursuivent leur éducation dans des universités comme Harvard ou Columbia. Tous les jeunes réussissent à s’épanouir dans la carrière de leur choix tout en défaisant complètement les croyances et les normes qui entourent l’éducation des jeunes. C’est un fait qui doit être constaté par les Québécois pour qu’on puisse pousser le gouvernement à réformer la loi sur l’instruction publique en permettant des approches différentes et modernes.

Éventuellement, ces institutions privées vont révolutionner l’éducation en gagnant en popularité et en notoriété. Les écoles publiques devront s’adapter à ce mouvement en modifiant leurs façons de faire. Nous pourrons enfin magasiner notre éducation et notre futur. Imaginez à quel point cela pourrait diminuer les taux de décrochage et contribuer au bonheur des élèves. Imaginez une société qui réussit à bénéficier pleine-ment du potentiel de ses jeunes. Maintenant, la question est : avons-nous le courage de défaire les paradigmes et d’affronter les lobbys qui s’élèveront contre tout changement…?

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