David contre Goliath
Ai-je été surpris des réactions épidermiques suscitées par ma chronique sur la disparition du jeune David Fortin, dans laquelle j’accusais ses parents – oui, ses parents! – d’être les premiers responsables de sa disparition? Que non! Je savais bien qu’en attaquant l’un des fondements sacro-saint de notre société judéo-chrétienne, dans laquelle on doit respect à ses père et mère et pour laquelle la souffrance efface tous les péchés, j’allais soulever une levée de boucliers.
Ai-je été surpris, en revanche, de ces autres réactions qui ont applaudi mes propos? Bien entendu. Je ne m’attendais pas à voir défiler sur mon écran autant de témoignages de souffrance… et de rancœur même à l’égard de ceux – à la fois les familles et le système – qui n’ont pas su protéger certaines enfances.
Bref: si ceux qui ont critiqué ma position ne m’ont pas surpris outre mesure, le nombre de témoignages «critiques et tristes» comme l’était cette chronique, lui, m’a renversé. Et dire même que ce texte a fait l’objet de débats, animés par des enseignants, dans certaines classes des écoles laurentiennes au cours de la semaine!
Vous pouvez lire plusieurs de ces réactions, les unes comme les autres, sur www.www.journalacces.ca.
Je tiens à répondre ici publiquement à plusieurs de celles-ci…
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À la mère de David Fortin:
Madame,
Votre mot a beaucoup ébranlé le «journaliste misérable» que je suis; je vous ai appelée et j’ai fort apprécié, en effet, pouvoir discuter avec vous de vive voix… Il m’aurait fait plaisir, bien évidemment, de transmettre votre version aux lecteurs des Laurentides… dommage que vous ne le souhaitiez pas.
Sachez que je suis de tout coeur avec vous et votre mari dans les recherches de David, dont je publierai d’ailleurs le signalement cette semaine.
À Corinne Gravel:
Madame,
Il me semble que ce sujet vous touche plus que moi encore, et c’est tout à votre honneur. J’ai discuté avec la mère de David, elle m’a affirmé – et je veux bien la croire – que si David avait lu ce texte il m’aurait dit combien ses parents sont de bons parents, qui ont fait tout ce qui était en leur pouvoir dans les circonstances. Elle m’a confirmé s’en être remis au directeur de l’école «qui s’était engagé à prendre les mesures nécessaires dans les circonstances». Je reconnais que cette démarche est déjà beaucoup. Il faut par contre croire qu’elle n’était pas suffisante puisque David a préféré fuir… Et je n’ai jamais obtenu de réponse au questionnement fondamental de ma chronique: Pourquoi donc avoir retourné sans cesse, et depuis des années, David à ses bourreaux?! La valeur d’une Civilisation se juge à la façon dont cette civilisation protège les plus faibles de ceux qui la composent (personnes âgées, enfants, handicapés, etc…).
Il en est de même d’une famille.
Vous savez, Madame Gravel, le malheur et le chagrin que vivent certaines personnes n’excusent en rien leurs erreurs…
À tous les autres lecteurs qui ont réagi à cette chronique:
Vous êtes de ceux qui rendent le monde un peu plus beau, un peu plus attentif «à l’autre». Merci pour votre regard.
La Sûreté du Québec tente de retracer un adolescent de 14 ans manquant à l’appel. Le mardi 10 février 2009, David Fortin devait prendre l’autobus vers 7 h 50 pour se rendre à l’école secondaire Camille Lavoie , à Alma. Il n’a pas été revu depuis.
Description physique
– taille : 1,73 m
– poids : 75 kg
– yeux : bruns
– cheveux : bruns
Au moment de sa disparition, il portait un manteau rouge portant l’inscription « Polaris » à l’arrière, des jeans bleus, un polar noir avec capuchon, des espadrilles beiges des gants d’hiver rouges et une tuque grise.
Toute information à son sujet peut être transmise aux policiers au numéro 1-800-659-4264.