– Dossier ACCÈS Jeunes et politique –
Par Thomas Gallenne
Faire de la politique autrement…
Laure Waridel prône le changement
Laure Waridel prône le changement
Le 25 octobre dernier, Laure Waridel était de passage à Mont-Tremblant dans le cadre d’une conférence qu’elle donnait sur le thème du développement durable, devant plus de 300 personnes. Dans un contexte de crise écologique, économique, sociale, et de disette politique, le message qu’elle martèle depuis des années a de quoi nourrir l’âme.
L’écosociologue de 38 ans qui poursuit actuellement des études doctorales en Suisse, a rappelé le besoin de plus d’équité et de solidarité, dans un monde selon elle en perte de sens, où les individus sont déconnectés les uns des autres, et des écosystèmes. Bien qu’elle apprécie la beauté et la richesse de nos paysages et milieux naturels, elle déplore leur manque d’accès. «Voir autant de beauté inaccessible, ça me choque!, lance-t-elle, dans un cri du cœur. En Suisse, il existe un réseau de sentiers pédestres avec des panneaux indiquant les distances et les temps de déplacement. Au Québec, les parcs nationaux sont payants. C’est comme si on privatisait la beauté alors que cela devrait être public et accessible à tous.» Mme Waridel reste persuadée que pour protéger l’environnement, il faut le connaître et pour le connaître, il faut y avoir accès.
Son message principal demeure malgré tout plein d’espoir. «On a plus de pouvoir qu’on pourrait croire!», avance-t-elle, en écho à ses ouvrages Acheter, c’est voter et L’envers de l’assiette.
Changer de paradigme
Ce pouvoir proviendrait de la multiplication de petits gestes qui finissent par faire tache d’huile. «On est à l’aube d’un changement de paradigme», croit Laure Waridel. Et ce changement ne peut venir que de la coopération entre les individus. Et bien que le Québec ait parcouru du chemin depuis le Sommet de la Terre à Rio en 1992, la cofondatrice d’Équiterre pense qu’il reste beaucoup de travail à accomplir. «Ce changement de paradigme implique qu’on remette l’économie au service des êtres humains et pas l’inverse, pense-t-elle. Il faut reconstruire une société sur les liens et non sur les biens.» Mme Waridel préconise une économie basée sur des principes de coopération, de solidarité et d’équité. «C’est l’économie qui gouverne et elle n’est pas du tout démocratique, avance-t-elle. Ça implique un changement dans les processus décisionnels des grandes entreprises.»
Selon l’écosociologue, le changement passe par une plus grande implication citoyenne en politique. «On vit une crise systémique dans nos modes de gouvernance, constate Laure Waridel. Il faut se réapproprier l’État. Abdiquer, c’est aller dans le mur.» La lutte contre la corruption, le financement des partis, le mode de scrutin, la transparence, sont autant d’éléments qui devraient être considérés pour revoir notre façon de faire de la politique. «Une des choses qui devrait être faite serait de passer toutes les décisions au peigne de la Loi sur le développement durable», ajoute Laure Waridel. Elle préconise la nationalisation des ressources naturelles, à l’instar de l’hydroélectricité. Leur exploitation devrait être faite dans le respect de l’environnement, selon une redistribution des richesses plus équitable avec la création d’emplois à valeur ajoutée au niveau local et dans le pays, et qu’il y ait un retour pour les générations futures, à l’exemple du fonds pétrolier norvégien.
De la relève politique… très jeune!
Dernièrement, à l’école de la Vallée, de Saint-Sauveur, avait lieu les élections des présidents de classe. Élections qui se sont déroulées démocratiquement et, pour ces élèves, dans un milieu hors du commun.
Denis Landry
Les jeunes ont eu à se déplacer aux urnes, qui étaient installées à la salle du conseil de ville, située à l’Hotel de Ville de Saint-Sauveur. Suite à cette journée d’élection, il y eut un représentant de nommé dans chacune des classes, et cela de la troisième jusqu’à la sixiéme année. Ce comité scolaire est désormais composé de 19 élèves qui ont maintenant le mandat de travailler en étroite collaboration avec la direction de l’école et tous les élèves de l’école.
Par la suite, une seconde élection devait être menée. Celle de l’élection d’un président ou d’une présidente. Il y a donc eu une nouvelle campagne électorale, mais cette fois au sein même du comité déjà élu. Les personnes qui pouvaient se présenter à ce poste, étaient les représentants des classes de sixième année. Cette année, trois candidats se sont lancés dans cette course. Les candidats ont donc eu à prononcer un discours, dans lequel, chacun d’entre eux donnait sa vision de ce qu’il voulait accomplir pour aider les élèves de l’école à vivre une année scolaire harmonieuse.
Le 20 octobre, les 19 représentants se déplacent de nouveau à la salle du conseil de la Ville de Saint-Sauveur, pour élire le Président du conseil étudiant de cette année. Des élections officielles doivent avoir lieu, car il y a trois élèves qui sont décidés à s’impliquer à la présidence du comité. Ces jeunes sont : Rosemarie
Laporte, Lorina De La Grave et Achile Jubinville. Dans la salle on sent une certaine fébrilité. Les Discours ont lieu, tous très intéressants les uns et les autres. Les idées sont présentées, rien ne va plus, c’est maintenant l’heure du vote. Une fois que tous les élèves se sont présentés à l’isoloir et que les bulletins de vote furent déposés dans l’urne, vient le décompte. Mais c’est à ce moment que les élèves ont une surprise inattendue ! Il y a égalité entre deux candidats. Personne ne s’y attendait et c’est alors que les représentants des classes ont eu leur premier vrai débat. Ils devaient décider de quelle façon ils devaient les départager ce résultat. Plusieurs propositions ont été présentées, suivies d’un débat pour décider de l’acceptation ou du rejet des propositions déposées. Et c’est majoritairement qu’il fut décidé de refaire un second tour de scrutin. Les représentants devaient maintenant voter pour l’un ou l’autre des candidats qui étaient en égalité.
Suite à ce second tour, c’est avec une majorité de votes que fut élu Mlle. Lorina De La Grave, au poste de présidente du comité scolaire de l’école de la Vallée pour l’année 2011 – 2012.
Les candidats furent tous félicités par un invité de marque: Michel Lagacé, maire de Saint-Sauveur est venu rencontrer tous les jeunes présents pour les féliciter de leur implication au sein de leur école. Il a par la suite échangé avec les jeunes qui se sont fait un malin plaisir de le bombarder de questions. Et ce fut au tour de M.Lagacé de questionner les jeunes. Les échanges furent très intéressants.
Pour conclure, M.Lagacé a distribué sa carte de visite à chacun des représentants de classe pour qu’ils puissent avoir ses coordonnées, si un jour, ils désirent prendre rendez-vous avec lui pour discuter de gestion de comité ou toutes autres idées concernant la démocratie.