Éliane Aylestock: Le cinéma dans la peau!
Par Martine Laval
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À 32 ans, Éliane Aylestock a déjà pas mal roulé sa b…bobine cinématographique. Réalisatrice de deux courts-métrages, Perte d’identité et L’odeur de la mémoire, elle a fondé en 2010 le Festival du Film international de Saint-Sauveur (FFISS). La 4e édition qui avait lieu du 20 au 22 septembre au Chalet Pauline-Vanier lui fait entrevoir des horizons plus définis, certaines instances du milieu reconnaissant la pertinence de son travail et lui faisant foi de leur intérêt en l’encourageant à poursuivre la mission qu’elle s’est donnée.
Dès son jeune âge, Éliane aime «diriger». Dans le sous-sol familial, elle met en scène histoires et petites amies, dans ses «productions». Issue de parents artistes, – sa mère est comédienne et son père, pianiste -, elle choisit l’art dramatique en activité parascolaire à l’école où elle va. Plus tard, elle suivra un cours de photo/vidéo au Collège Lionel-Groulx et choisira d’étudier les arts visuels et médiatiques à l’UQAM. Captant sa verve et sa ténacité, elle obtiendra même des premiers rôles dans des théâtres d’été.
Son premier projet cinématographique, elle le réalisera à l’âge de 26 ans. Intéressée par les films psychologiques qui portent à réflexion, son premier synopsis sera un exutoire face à la perte d’un ami, mort dans un accident d’auto. À 21 ans, en pleine recherche existentielle, un jeune homme se fait offrir par le diable, d’échanger un souvenir pénible contre son identité, en est le synopsis. Elle tournera son film à Montréal.
Une fois monté, elle envoie sa création au Shortfilm Corner de Cannes qui le remarque et le retient parmi 200 courts-métrages canadiens. Elle se rendra sur place, établira des contacts et obtiendra la permission de sélectionner des courts-métrages étrangers pour son Festival du film qu’elle a alors créé. C’est également sur les lieux qu’elle rencontrera un réalisateur intéressé par son deuxième projet de court-métrage, L’odeur de la mémoire. De retour au Québec, elle écrira son scénario au cours de l’hiver, et au printemps de 2013, elle s’envolera pour la France où elle ira réaliser à Bordeaux, avec Yoann Hébert, son deuxième film de douze minutes.
C’est parce qu’elle craignait que son premier film ne soit pas sélectionné, qu’Éliane avait pris la décision de créer un Festival dans son milieu de vie. Elle pourrait ainsi diffuser ses propres œuvres, mais également celles des autres jeunes cinéastes qu’elle considère emplis d’idées et de talent. Désormais à sa 4e édition, le FFISS se taille déjà une place remarquée du milieu. La jeune ambitieuse avait donc visé juste!
« Je vais rarement au cinéma car je ne veux pas être influencée, mais je me fais toutefois un devoir de visionner les films en nominations pour les Oscars. Ça me permet de prendre conscience de ce qui s’est créé au cours de la dernière année, connaître les réalisateurs et prendre le pouls du 7e art.»
C’est comme ça que le prochain projet de long métrage de la jeune cinéaste se voudra un feel good movie, ce qu’elle a compris que le public désirait. L’homme de mes rêves, sera une comédie romantique au cours de laquelle des amies issues de cette génération de consommation jetable, s’inventeront l’homme qu’elles aimeraient rencontrer.
Le Festival annuel qu’elle a créé, elle l’imagine grandir et devenir une référence à l’international pour tout ce qui se crée dans les Laurentides et au Québec, en courts et longs métrages. Tout autour de l’événement, se broderaient des événements connexes, donnant encore plus d’ampleur et de poids au festival et attirant par le fait même, une participation plus étendue des réalisateurs et des festivaliers d’ici et d’ailleurs.
Entre temps, Éliane Aylestock travaille pour sa compagnie E82 Productions créée en 2008. Celle-ci produit à contrat des vidéos promotionnelles de personnes ou d’entreprises, et organise des événements. Voir à travers l’objectif grand angle ne fait pas peur à la jeune cinéaste, ses projets portant fruits et évoluant dans le sens du développement constant… surtout que les organismes existants lui font des clins d’œil rassurants et appréciateurs. Alors, on tourne? Action!