Il faut protéger notre patrimoine visuel
Par Journal Accès
Saint-Sauveur connaît une croissance économique continue qui nécessite de plus en plus de contrôles si nous voulons éviter de perdre la qualité de vie qui nous a attirés ici pour y vivre. Depuis un certain temps de nouvelles constructions massives viennent altérer le paysage et nous rapprochent de plus en plus du look d’une banlieue.
Il est temps de voir à «protéger notre patrimoine visuel». Le patrimoine visuel est constitué des éléments visuels, architecturaux ou naturels, qui contribuent de façon importante au caractère d’une ville ou d’un village. Par exemple la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe à Paris; le Vatican, le Colisée et le Forum à Rome etc… vous comprenez. Les règlements de protection du patrimoine visuel de ces grandes villes font qu’il serait impossible d’ériger un gratte-ciel à proximité de la Tour Eiffel ou de construire de grandes tours à bureaux qui cacheraient la vue du Colisée de Rome.
Le patrimoine visuel de St-Sauveur est constitué en partie de son église et de ses pentes de ski. Ce sont des éléments de notre patrimoine visuel (il y en a peut-être d’autres) que nous devons protéger à tout prix. Une belle réussite dans cette optique est le nouveau IGA qui n’affecte aucunement le paysage et qui, aussi, nous offre une belle vue des pentes de ski de partout dans le stationnement. L’édifice massif de la Banque Royale, trop haut et trop près de la rue est beaucoup moins réussi si on compare à la Banque Nationale sur le coin opposé. La Banque Royale aurait pu facilement être conçue autrement si elle avait été soumise à un règlement de protection du patrimoine visuel. Tel quel l’édifice bloque partiellement la vue sur l’église.
La construction d’un autre édifice massif, à la quincaillerie Rona, inquiète aussi quoiqu’il n’affecte pas le patrimoine visuel de notre ville. Néanmoins il annonce une tendance de constructions massives qui risque de se propager et qui pourrait dénaturer notre ville en bloquant la vue sur nos symboles patrimoniaux.
Il faudrait éviter à tout prix un désastre tel que la construction d’un château de mauvais gout à quelques mètres de la croix à Sainte-Adèle-en-Haut. Cet exemple est sans doute le plus flagrant du problème qui nous guette si nous n’agissons pas immédiatement.
Des affiches pour de nouvelles constructions près du nouveau Dollarama ainsi que dans le stationnement du nouveau IGA et la reconstruction éventuelle de la librairie face à l’église pourraient créer un tort irréparable à notre patrimoine visuel si ce dernier n’est pas protégé par un règlement clair et fort. Trop souvent, plus il y a d’argent en jeu moins il y a de respect pour les subtilités qui contribuent à la qualité de vie.
Comme dit une chanson de Jonie Mitchell «They paved paradise and put up a parking lot»! Et, poursuit la chanson, «Don’t it always seem to go that you don’t know what you’ve got ‘til it’s gone». N’attendons donc pas qu’il soit trop tard, que notre patrimoine visuel disparaisse à tout jamais derrière des constructions massives et que Saint-Sauveur ne devienne qu’une ville parmi tant d’autres. Une autre banlieue!
_Guy Thibaudeau
Résident permanent de Saint-Sauveur