(Photo : Courtoisie)
Julie Delanay, présidente-directrice générale du CISSS des Laurentides.
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Julie Delanay : Un gros défi pour la nouvelle PDG du CISSS des Laurentides

Par France Poirier

Julie Delaney a été nommée à la fin de l’année à la tête du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides. La nouvelle présidente-directrice générale nous parle de sa vision face à ce nouveau défi. 

Avocate de formation, Mme Delaney occupait auparavant le poste de responsable des affaires juridiques et adjointe à la Direction des services de soutien, administratifs, de la performance et de la logistique. Elle œuvre dans le réseau de la santé et des services sociaux des Laurentides depuis maintenant 13 ans. Elle a auparavant travaillé à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, de même qu’au sein de bureaux juridiques.

« Je connais bien le CISSS des Laurentides pour avoir œuvré dans la région depuis les 13 dernières années. J’habite aussi la région. J’ai à cœur d’offrir à la population des soins et des services de qualité, accessibles et près de chez eux, comme ils sont en droit de s’attendre », a déclaré Mme Delaney.

Le Journal s’est entretenu avec elle au mois de décembre. Entrevue.


Dans le contexte actuel avec la grève, la nouvelle réforme avec le projet de loi 15, c’est un gros mandat qui vous attend. Comment voyez-vous le fait d’arriver en pleine période de grands changements ?

Comme vous pouvez le constater, je carbure aux défis. Je suis consciente que le défi est grand. Par ailleurs, le moment est propice justement. Effectivement, il y a plusieurs éléments qui rendent le contexte favorable aux changements à mon avis. Avec le projet de loi 15 qui a été adopté, nous aurons certainement les leviers pour rendre le système de santé plus efficace et davantage axé sur les résultats.  

Pour moi, ça rend le tout propice. En plus des enjeux nommés, je me permettrais d’ajouter qu’historiquement, nous avons un enjeu de financement dans les Laurentides. En plus, on est en déficit budgétaire anticipé. On parle de 180 M$ de déficit. On n’a pas le choix, il y a un changement qui s’impose tout en continuant avec les succès que nous avions déjà. Puis, on doit se positionner favorablement dans les Laurentides.

Que pensez-vous du déficit d’infrastructures qui est dénoncé depuis longtemps ?

Le combat que je mène est plus global. Quand je parle de ramener les services à la population, ça tient compte de la démographie. Donc, on parle aussi des infrastructures des services orientés de façon optimale aux citoyens. C’est l’ensemble du contexte et de la situation des Laurentides qui doit être mise de l’avant. Le contexte du projet de loi 15 est somme toute favorable parce qu’on doit ramener les décisions sur le plancher près d’où sont donnés les services. Ce seront des décisions adaptées avec ce qui se passe sur le terrain et à la réalité de chaque coin de la région. Il y a différents éléments à prendre en compte.

Les syndicats et les organismes communautaires ont manifesté leurs inquiétudes en lien avec le projet de loi 15. Comment comptez-vous les rassurer ?

Les gens craignent la centralisation, mais je vous dirais que c’est davantage une cohérence qu’on va offrir. Je pense que la flexibilité de la main-d’œuvre est de simplifier les services à la population. L’idée est de les rendre plus efficaces, plus fluides et plus humains. Je trouve ça extrêmement rassurant pour les organismes communautaires qui sont près de la population et qui sont des partenaires indispensables. On comprend que le rôle dans la prestation du service sera plus important dans l’avenir. Je vois ça d’un très bon oeil. 

Sur le terrain, comment va-t-on apporter ces changements ?

Je me considère comme une gestionnaire très rigoureuse et humaine et je fais la distinction entre rigide et rigoureuse. Je suis cartésienne et très pragmatique. Puis, je carbure aux chiffres et aux résultats, mais avec un côté très humain. J’ai la conviction que nos employés font un travail extraordinaire, acharné, investi et engagé. Grâce aux comités de transition, nous allons soutenir les employés dans cette transformation sans les écorcher, bien au contraire. En ramenant les décisions plus près de la prestation de service, ça nous permet d’aller chercher le son de cloche des employés qui sont au chevet des patients.

La situation des urgences est préoccupante dans les Laurentides. Quelles sont les solutions ?

La gestion de l’urgence est un enjeu important. Il y a un défi de communication et de compréhension. Dans la région, nous avons une clientèle orpheline de médecin de famille et il y a le GAP (guichet d’accès à la première ligne). Nous avons de beaux projets pilotes qui sont mis en place notamment à Saint-Eustache et à Sainte-Agathe-des-Monts et qui fonctionnent très bien. Des gens à l’urgence font un pré triage, soit téléphonique ou en présence et c’est tout récent. Ils font la réorientation vers d’autres services quand c’est possible. On les dirige vers des cliniques sans rendez-vous ou vers des GMF avec qui nous avons des ententes. Nous avons des cliniques spéciales pour la saison des grippes aussi. Il y a de belles initiatives pour diminuer le flux à l’urgence. 


En bref

Le CISSS des Laurentides compte 18 000 employés, dont 3 000 médecins.

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