La psychomotricité au service de l’apprentissage scolaire
Par Martine Laval
Institut du développement de l’enfant et de la famille
La psychomotricité est un ensemble d’interventions développées principalement en Europe et dans les pays latins. C’est une réponse aux besoins des enfants, car elle permet de les outiller à mieux vivre leurs émotions et donc être plus disponibles à la discipline et aux apprentissages scolaires, les aidant ainsi à développer leur organisation spatiotemporelle, l’estime de soi, la capacité de concentration, le discernement, leur part de responsabilité, etc.
L’Institut du développement de l’enfant et de la famille (IDEF) situé dans les Laurentides et créé par Joël Monzée, docteur en neurosciences et psychothérapeute, a récemment créé un consortium d’intervention, de recherche et de formation, avec la Commission scolaire du Lac-St-Jean et le Cégep de Jonquière, dans le but de développer, d’améliorer et de promouvoir l’usage de la psychomotricité comme
mesures éducatives afin de réduire l’impact des difficultés d’apprentissage et prévenir le décrochage scolaire.
«Il faut savoir, prévient Dr Monzée, que la pratique psychomotrice est souvent confondue avec l’activité physique. Actuellement, on a tendance à banaliser l’impact des émotions dans le parcours scolaire des enfants. Or, un enfant qui ne sait pas comment gérer ses émotions développe des résistances à toute forme de consigne ou d’adaptation, ce qui perturbe son apprentissage scolaire et à terme, tend à favoriser sa marginalisation et le décrochage scolaire, voire des troubles affectifs à l’adolescence».
Les difficultés psychomotrices des enfants se généralisent, car nos enfants bougent beaucoup moins qu’à l’époque de leurs
parents et grands-parents. «Les enfants
d’aujourd’hui sont souvent devant une console de jeu ou la télévision, alors que le mode de vie demande beaucoup d’adaptations pour lesquelles ils ne sont pas toujours bien préparés: parents séparés, stress socio-économique, stress de performance, télévision en excès, jeux vidéo sur-stimulants, multiples intervenants dans les écoles, intimidation, etc., explique Dr Monzée. Or, ces dernières années, nous avons eu le réflexe de regarder les défis des enfants à travers une perspective médicale, ce qui a eu comme effet indésirable que les parents et les enseignants ont perdu leurs repères et cherchent à effacer des symptômes avec des médicaments, sans comprendre pourquoi l’enfant agit de telle ou telle façon. Pourtant, les difficultés comportementales pourraient être gommées par des mesures éducatives qui contribuent à développer la maturité du cerveau de l’enfant.»
C’est ainsi que l’IDEF à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson dont Joël Monzée est directeur, développe des activités cliniques, des formations et de la recherche appliquée dans le but de soutenir et de guider le développement d’habiletés qui permettent aux enfants et aux adultes de mieux gérer les difficultés, mais surtout de développer leurs habiletés et leurs talents afin qu’ils puissent s’impliquer et s’engager pleinement dans leur vie, en étant à la fois plein de vitalité et de créativité, sans omettre leur part de responsabilité individuelle et collective. «Notre projet, c’est d’aider les êtres humains à se développer le plus
harmonieusement possible, malgré les réalités familiales, professionnelles, sociales et scolaires, parfois délicates sur le plan individuel ou collectif» précise Dr Monzée.
Quant à sa collaboration avec le Lac St-Jean, il explique: «Il y a quatre ans, des professeurs du Cégep de Jonquière sont venus me rencontrer pour les aider à améliorer la
qualité des interventions dans les écoles. Là-bas, toutes les écoles maternelles et
primaires disposent de salles dédiées à la psychomotricité. C’est ainsi qu’est née l’idée, de constituer une organisation qui étendrait cette expérience aux écoles du Québec
désireuses de développer des approches
globales incluant la sensori-motricité, le
cognitif et l’affectif».
Toutes les informations sur le site de l’IDEF
450-228-3017 # 555, www.institutdef.ca