LA VOIX
Par Journal Accès
Un rêve devenu réalité
Ce que m’a appris Jean-Pierre, mon coach, c’est d’aller chercher la simplicité, l’émotion et la passion dans n’importe quelle chanson. – Meredith Marshall
Meredith Marshall. Stéphane McNicoll. Deux noms qui jusqu’à tout récemment faisaient écho dans des sphères relativement restreintes. Les parents, les amis, quelques fans déjà. Jusqu’à ce que l’opportunité d’une émission de téléréalité leur offre leur «15 minutes de gloire», voire plus.
Meredith Marshall a gagné le duel contre la yuddleuse Roxanne. «On a chanté »Un amour qui ne veut pas mourir », précise celle qui vit aujourd’hui à Sainte-Anne-des-Lacs, près de Saint-Sauveur. C’est notre coach [Jean-Pierre Ferland], qui l’a choisie.» La prochaine étape? «On va passer les grandes batailles dimanche prochain, poursuit Meredith. Après, si je passe, je me rendrai dans les Live shows; c’est le public qui choisira.»
Un rêve éveillé
Meredith quitte son Austin natal au Texas à 18 ans pour vivre son rêve: devenir chanteuse.
Elle investit l’argent que ses parents ont mis de côté pour ses études et produit un album dance. Elle signe avec Atlantic Records et Columbia pour couvrir les territoires du Japon, d’Amérique latine et des États-Unis, et Warners pour le reste du monde.
Entre l’âge de 18 et 19 ans, elle part en tournée mondiale et décrochera même un disque platine au Japon. En 1992, elle signe avec Capital Records, mais la compagnie coupe les budgets et son projet d’album tombe à l’eau.
Elle met sur pied le groupe Zelda et quelques années plus tard, en 1998, elle signe chez Interscope. Elle chantera avec Zelda de 28 à 32 ans.
À 33 ans, elle rencontre à Los Angeles un groupe de pilotes d’hydravion québécois qui viennent éteindre les nombreux feux de forêt en Californie. Elle tombe sous leur charme et se marie avec l’un d’eux.
Elle rencontre son guitariste Sébastien quelques jours après son arrivée au Québec. Ils jouent dans les bars ensemble et produisent l’album Meredith and the Soul Marshall.
Malgré ce parcours impressionnant, que retient-elle de son expérience à l’émission
La Voix? «C’est incroyable car j’ai chanté durant des décennies. Et même à mon âge – j’ai 48 ans – j’ai rallumé mon amour pour le métier. Et ce que m’a appris Jean-Pierre, mon coach, c’est d’aller chercher la simplicité, l’émotion et la passion dans n’importe quelle chanson. En faisant cette démarche, tu reviens aux racines, à l’essence et même de la chanson et de l’interprétation. J’ai appris aussi qu’on peut continuer d’apprendre, de grandir jusqu’à la fin, et c’est vivifiant de vivre ça», termine Meredith, le feu sacré dans la voix.
«J’ai été inondé d’amour!» – Stéphane McNicoll
Stéphane McNicoll a un parcours de vie digne d’un scénario de cinéma. Aujourd’hui âgé de 42 ans, ce garçon originaire de l’Outaouais a un profil très éclectique, sa passion oscillant à la fois pour la gymnastique qu’il enseigne toujours puisqu’il entraîne une équipe de compétition, et la chanson qu’il pratique depuis son plus jeune âge. «Ma mère chantait et m’emmenait avec elle, raconte Stéphane. J’ai fait partie d’une chorale à l’église. J’ai participé à ma première compétition de chant à l’âge de 15 ans. Et mon père avait une collection de chansons françaises et de musique classique.» Malgré tous ses talents (il touche au théâtre et à l’improvisation), Stéphane connaît de nombreuses déceptions et de rendez-vous manqués avec son destin…
Des rencontres décisives
En 2012, le Cirque du Soleil l’appelle pour une audition pour remplacer Garou dans Zarkana. Il part en Espagne puis en Russie. «Je reviens découragé, explique Stéphane. Et là je rencontre Brigitte Abboud du Café de la Gare à Saint-Sauveur, ville que je connais bien pour y avoir vécu pendant six ans. Elle décide de me prendre sous son aile et me suggère d’auditionner pour La Voix.» Et on connait la suite. Même si Stéphane ne se rend pas aux finales, il ne retient que de bons souvenirs de son expérience télévisée. «Je retiens que j’ai ma place dans le marché de la chanson à Montréal. Je suis prêt, je passe bien à la télé, j’ai assez d’expérience pour avoir un bon niveau de confiance pour que les gens me voient tel que je suis. L’émission m’a donné beaucoup de visibilité. C’est la première fois que j’ai la reconnaissance du grand public – et petit velours, celle de mes pairs.» En effet, sa performance a été appuyée par de nombreux artistes et son retrait de la compétition a été perçu par plusieurs observateurs comme une «injustice». «C’est ma plus grosse peine d’amour en carrière, et ça m’a pris plusieurs semaines pour m’en remettre. Mais au final, je sors la tête haute; je n’aurais pas pu perdre de la meilleure façon», conclut un Stéphane McNicoll philosophe. Et nul doute que ce garçon bourré de talent ira loin dans le cœur des gens.