Le P'tit Train du Nord menacé!

Par Thomas Gallenne

Coupe dans l’entretien de la Route verte

Ce pacte prévoit l’abolition du volet 4 du programme Véloce, touchant à l’entretien de la Route verte, une enveloppe de 2,8 M$.

Vélo Québec demande au gouvernement de revoir sa position

Vélo Québec qui est à l’origine de la Route verte, rappelle que ce programme permet d’assurer une uniformité nécessaire à l’entretien d’un réseau cyclable panquébécois, accessible et sécuritaire de 5358 km, connecté avec les provinces limitrophes et les États de la Nouvelle-Angleterre. «La Route verte est une infrastructure et un levier de développement économique pour plusieurs régions et petites municipalités du Québec. Le parc linéaire le P’tit Train du Nord génère à lui seul plus de revenus fiscaux et parafiscaux pour le gouvernement du Québec que ce que lui coûte le programme pour l’ensemble du Québec. Le gouvernement doit donc voir cette aide financière plus comme un investissement que comme une dépense», maintient Lucie Lanteigne, directrice générale de Vélo Québec Association. Elle rappelle de plus que la vision et l’apport du gouvernement dans le développement de ce réseau demeurent des éléments clés de réussite: «Avec l’abolition de ce programme, le milieu n’aura tout simplement pas la capacité de supporter cette charge et assumer la gouvernance d’un réseau qui traverse tout près de 400 municipalités. Si rien n’est fait, la fermeture de tronçons majeurs est à prévoir, et cela, à très court terme», affirme-t-elle. Mme Lanteigne prévoyait une rencontre avec ses partenaires de l’ARCQ (Association des réseaux cyclables du Québec) ainsi qu’avec des représentants du MTQ. «Je suis optimiste que le gouvernement va revoir sa position car l’impact est trop grand sur les communautés», conclut-elle.

Choc dans la région

«C’est une bien mauvaise nouvelle, a lancé le préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut Charles Garnier en réaction à l’annonce. Déjà qu’on avait des gros problèmes d’entretien avec les glissements de terrain, l’entretien courant, plus la négociation du bail avec le MTQ (ministère des Transports du Québec). On recevait 1 500$ d’aide du kilomètre pour l’entretien de la Route verte. La Corporation du parc linéaire Le P’tit train du Nord recevait 327 000$, pour 218 km.» Selon lui, l’abolition de ce programme d’aide qui couvre 50% des dépenses d’entretien, met en péril l’avenir même du parc linéaire. À la Corporation du Parc linéaire Le P’tit Train du Nord, on rappelle que ce programme était un incitatif pour que le milieu investisse dans de telles infrastructures. «En abolissant ce volet 4, on incite moins les municipalités à entretenir le réseau, croit son directeur général Joseph Licata. Si le gouvernement coupe dans son programme, cela va entraîner une augmentation dans les coûts d’entretien des 25 municipalités que le Parc linéaire traverse.» Sans vouloir être alarmiste, il rappelle que moins d’argent pourrait entraîner moins de présence, moins de veille pour vérifier l’état du parc linéaire, et donc un potentiel d’accidents et de poursuites plus important. «On est en mode solution et je demeure très optimiste pour l’avenir de nos pistes multifonctionnelles. Le milieu se mobilisera, la concertation régionale est de plus en plus présente et on va se démarquer!», termine M. Licata.

Pour leur part, les députés des Laurentides n’ont pas tardé à réagir. «La Route verte est un outil d’attrait touristique crucial pour les régions du Québec, car elle met en valeur la beauté de leurs paysages. La décision de couper dans le programme, entraînant la perte de revenus importants pendant la saison de vélo, va affecter l’économie touristique des régions», a déclaré le député de Bertrand Claude Cousineau.

Le député de Labelle pense que la Corporation du parc linéaire Le P’tit Train du Nord ne pourra pas assurer seul l’entretien de cette infrastructure de transport. «Cette décision n’a pas de sens; elle va a l’encontre du principe d’une société en forme et en santé. L’abandon de la Route verte explique le report du dépôt de la politique nationale du sport, du loisir et de l’activité physique, et confirme que le gouvernement n’a aucunement l’intention de relever le défi de faire de la nation québécoise l’une des plus en forme au monde. C’est un autre constat désolant!», a lancé Sylvain Pagé.

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