L'insulaire

Par Thomas Gallenne

Deux gars pour une fille

Au moment où vous lirez ces lignes, je serai en train de barboter au bord de l’eau salée, quelque part sur l’une des plages que l’on qualifie parmi les plus belles au monde. Je parle bien sûr de celles entourant les Îles-de-la- Madeleine. Les fameuses Îles-de-la-Madeleine dont j’entends abondamment parler à l’approche des vacances d’été. Surtout à la radio (Radio-Canada pour ne pas la nommer)… Comme si ce voyage était l’apanage d’une certaine clique du Plateau-intello-Rad-Can-et-j’en-passe. Bof! Quoi que l’on puisse en penser, je vous aurais dit, il n’y a pas si longtemps encore, que me taper 12 à 14 heures de voiture aller, et le même temps au retour, juste pour aller me poser les fesses sur une plage de sable, non merci!

Pourtant, on dirait qu’avec l’âge, soit on ratatine du bulbe rachidien, soit on devient de plus en plus nostalgique. Soit les deux, ce qui risque de m’amener vers un radotage sévère si je n’y prends pas garde. Bref, me connaissant, moi qui dis toujours non à la première idée ou à la première proposition qui n’émane pas de moi, je me suis (agréablement) surpris de réaliser que je m’étais « organisé » des vacances cette année, pour deux semaines, au bord de la mer, avec mes deux filles.

Bon là, je vais devoir décortiquer parce que ça fait trop d’infos à la fois.

De un, je déteste « organiser » quoi que ce soit. Mes dernières vacances (en solo), je les ai toujours prises en déterminant un point de départ (chez moi) et un point de retour (encore chez moi).

Entre ces deux points, il y avait des points d’arrivée ou de destination devrais-je dire. Points que je déterminais, traçais et reliais dans ma carte mentale afin de me faire un trajet. Jusque-là, vous me suivez? Bon! Sauf qu’à partir de mon point de départ, je n’avais aucune fichue idée où j’allais atterrir et encore moins à quelle heure. Ce qui faisait que, tel un vagabond de grand chemin, je pouvais débarquer dans un bled paumé au fin fond des Cantons-de-l’Est, de la Nouvelle-Écosse ou du Vermont, cogner à une porte et me quérir des chambres qui pouvaient bien rester. L’aventure, quoi!

Mais selon moi, c’est la façon de voyager la plus belle qui soit, car dans ce temps-là, tous nos sens sont aux aguets. L’instinct de survie nous mène vers l’essentiel, nous reliant directement aux êtres que nous croisons sur nos chemins. Et croyez-moi, la planète est pleine de bonnes âmes prêtes à vous donner un coup de main quand elles vous voient dans le pétrin.

N’empêche, si je suis prêt à me mettre dans ce genre de situation pour ma propre personne, je ne suis pas encore prêt à l’infliger à mes enfants, bien qu’elles soient très débrouillardes.

Histoire de trouver un juste milieu entre les deux, j’ai décidé de partir pour les Îles à la dernière minute, sur un coup de tête.

Bien sûr, pour la période des vacances de la construction, le traversier était plein à craquer, point de place pour une voiture… Mais pour les cyclistes et piétons, pas la peine de réserver.

C’est donc à deux roues que mes filles et moi allons découvrir la beauté sauvage des Îles. Et dormir où? Au camping, bien sûr!

À mon retour, si vous êtes sage (et surtout si j’ai été inspiré), je vous conterai mes impressions, dans une prochaine chronique de Deux gars pour une fille.

À suivre, donc (ou pas)…

Bonnes vacances à tous! 

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