Lutte contre la pauvreté

Par Journal Accès

Un travail sans relâche qui demande toujours plus de ressources

À une époque pas si lointaine, la pauvreté était l’affaire de la religion. Ce n’est pas que le clergé était pauvre, mais plutôt que l’Église prenait soin des gens souffrant d’indigence. Si aujourd’hui le corps ecclésiastique prend une part moins importante dans la société, la pauvreté demeure, et les organismes charitables ont pris le flambeau.

Des ressources bien établies

Dans nos deux précédentes éditions, nous mettions en lumière les réseaux d’aide disponibles pour les gens dans le besoin. Ces réseaux de complémentarité de services comptent divers organismes œuvrant dans plusieurs facettes touchées par la pauvreté. Du côté de l’aide alimentaire, les principaux sont le Garde-Manger des Pays-d’en-Haut, la Soupe populaire de la Vallée de Saint-Sauveur, les Ressources communautaires Sophie à Wenthorth-Nord ainsi que l’Entraide bénévole. Comblant d’autres besoins tout aussi vitaux, d’autres organismes fournissent des ressources en hébergement, en réinsertion sociale, en aide aux familles, et en aide à l’emploi. Parmi les principaux, citons la Rencontre à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, l’Échelon des Pays-d’en-Haut à Piedmont, le Labyrinthe à Sainte-Adèle, l’Écluse des Laurentides, ainsi que les deux maisons des jeunes de Sainte-Adèle et de Saint-Sauveur.

La croissance des besoins

La pauvreté suit la même tendance

inflationniste que l’économie. Selon

Carole Legault, directrice générale du Garde-Manger des Pays-d’en-Haut, les besoins vont en grandissant. Si le côté alimentaire prend une place importante, ce qui manque le plus, ce serait l’accès à un réseau de transport en commun efficace. Plusieurs ressources alimentaires sont disponibles sur le territoire, mais ce ne sont pas tous les gens dans le besoin qui disposent des moyens pour se déplacer jusqu’aux centres de distribution, et encore moins pour se rendre vers les grands centres là où les emplois sont plus payants.

Stéphane Lalande, directeur général du CLD des Pays-d’en-Haut, affirme que plusieurs ressources de transport en commun sont en place dans la MRC, mais que ces dernières gagneraient à être bonifiées et mieux connues de la population. Des solutions en matière de diversification d’offre de services seraient à l’étude, comme celle de puiser du financement à même une taxe à la pompe. M. Lalande n’y voit pas d’inconvénient majeur pour les automobilistes, qui verraient le coût du litre augmenter d’un cent tout au plus. Il y voit par contre une occasion de dynamiser la région en permettant à un nombre croissant d’employés de se déplacer vers leurs lieux de travail. Au final, croit-il, ce serait autant l’économie de la région que tous les citoyens qui tireraient profit d’une telle mesure.

En ce qui a trait à l’accès à des emplois de qualité, Mme Legault croit que la région aurait avantage à implanter sur son territoire des professions payantes. «Il n’y a pas d’industries ni d’usines dans la MRC, dit-elle. Beaucoup d’emplois sont liés à l’industrie touristique, et c’est un secteur saisonnier où ceux à qui ça profite réellement, ce sont les propriétaires d’entreprises. Cette année, nous sommes chanceux, la neige est tombée tôt, mais sans cela, plusieurs travailleurs seraient présentement au chômage.» Stéphane Lalande abonde dans le même sens et affirme que de diversifier la variété d’emplois sur le territoire permettrait à plus de travailleurs d’avoir de meilleures conditions.

En route vers une guignolée estivale?

Plusieurs projets ont récemment été mis de l’avant afin de s’ajuster à cette pauvreté qui ne prend pas congé. Le Garde-Manger a par exemple entretenu un jardin communautaire l’été dernier afin de combler une partie de ses demandes en denrées périssables.

Malgré cela, Mme Legault croit que les mentalités collectives à l’égard de la pauvreté doivent changer. «Comme l’église en avait, nous avons des frais à couvrir pour venir en aide aux gens. Avant il y avait la dîme, aujourd’hui, nous comptons sur les dons et la charité citoyenne. Mais encore faut-il que ce soit suffisant.» Selon elle, une seconde guignolée aurait tout autant sa place l’été. Or, plusieurs clichés et croyances populaires ne vont pas en ce sens. L’image de prospérité en période estivale demeure ancrée dans l’imaginaire collectif, mais la réalité est tout autre. Si plusieurs partent en vacances l’été, la faim ne peut se permette ce luxe.

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