(Photo : Luc Vallières )
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Manifestation à Val-David contre le projet de loi 61

Par Rédaction

Le dimanche 7 juin dernier, environ 300 personnes se sont rassemblées à Val-David afin de manifester contre le projet de loi 61.

 

Deux jours plus tôt, Sonia Grewal, citoyenne de Val-David, a pris connaissance du projet en question qui la fit beaucoup réagir. « J’avais un sentiment d’urgence et je voulais envoyer un signal fort qu’une partie de la population était contre. J’ai eu l’idée de faire une manifestation ». Avec l’aide de Lily Monier et d’Ève Tétrault, l’évènement a été organisé et a eu lieu le 7 juin en après-midi, attirant entre 300 et 400 personnes, selon Sonia.

«Une très grave atteinte à la démocratie »

« Quand j’ai vu passer ce projet de loi, ça m’a vraiment indignée, c’est venu chercher ma valeur de liberté », raconte Lily Monier, aussi citoyenne de Val-David. « Ce que j’ai dit beaucoup durant la manifestation, c’est que ce projet de loi n’était ni justifié, ni justifiable en regard des chiffres réels. On a appréhendé quelque chose, mais quand on regarde la réalité, 90% des gens qui sont décédés étaient dans les CHSLD. » Celle-ci soutient que le projet de loi 61 est une atteinte à la démocratie. « C’est une très grave atteinte à la démocratie si ce projet avait été adopté », déplore-t-elle.

Repenser la relance économique

Pour sa part, Sonia a tout d’abord été préoccupée par les courtes échéances que présentaient le projet de loi déposé le 3 juin et qui devait être accepté le 12 juin. « Je sentais qu’on voulait nous passer quelque chose très rapidement en douce et j’étais inconfortable avec ça », indique-t-elle. « Pour moi, il s’agit d’un projet de société et si on s’en va vers ça, il faut consulter la société. Je trouvais qu’il y avait un manque de consultation. »

La citoyenne de Val-David est aussi en désaccord avec le fait que le titre du projet dit viser « la relance de l’économie du Québec », étant donné que de son point de vue, il n’englobe aucunement toutes les facettes de l’économie québécoise. « Au Québec, nous avons une grande force au niveau des PME et je trouvais qu’il n’y avait rien qui s’adressait directement à celles-ci, à la culture, à nos artistes, à ce qui crée une économie identitaire », explique-t-elle.

« On va construire des hôpitaux, des écoles, des CHSLD, mais pour moi, ce sont des institutions que nous devons remettre en question et nous avions une chance inouïe de le faire avec cette crise qui nous a affectés profondément et qui nous a démontré les limites de ces institutions. Relancer la vie comme auparavant, aller reconstruire ces établissements, je trouve ça questionnable. » Sonia adresse aussi les problèmes environnementaux qui auraient pu découler de ce projet de loi, mentionnant qu’il est difficile de croire qu’en 2020, ce soit encore à débattre dans les décisions gouvernementales.

Bien entendu, les deux femmes se réjouissent que le projet n’ait pas été adopté vendredi dernier alors que le gouvernement et les partis de l’opposition ne sont pas arrivés à un accord pour procéder au vote. Or, Sonia espère qu’en automne, lorsque le gouvernement reviendra avec le projet, la population sera prête à se mobiliser de nouveau et à défendre la démocratie.

« Ce projet de loi m’a fait réaliser à quel point on est responsable de ce qu’on accepte de laisser passer comme citoyen. On est responsable de connaître et de défendre ce qui nous semble juste », conclut-elle.

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