Piedmont : Avancer pour l’environnement
La politique environnementale de la Municipalité de Piedmont date de 2021, et son plan d’action s’étend jusqu’en 2025. Cependant, la pandémie et des bouleversements dans l’administration municipale ont amené des retards, admet Bernard Bouclin, conseiller municipal et président du Comité consultatif en environnement (CCE). « Je suis entré en fonction il y a un peu plus d’un an. J’ai sorti des poussières la politique environnementale et le plan d’action. J’en ai pris connaissance et ouf ! Il y a un peu de travail à faire ! »
« Tranquillement, on fait des petits pas. On prend le pouls de la population et on fait des suivis. On amène des choses plus agréables pour les citoyens. Mais c’est sûr que ça n’avance pas assez vite, et il y a du rattrapage à faire », ajoute le conseiller. Selon lui, il faut placer l’environnement au coeur des décisions, en changeant nos attitudes et nos façons de faire.
D’ailleurs, la Municipalité fera un inventaire des gaz à effet de serre (GES) qu’elle émet. Cela lui permettra de se donner « des cibles quantifiables et réalisables ». Aussi, une nouveauté cette année : un membre du CCE siège également sur le Comité consultatif d’urbanisme (CCU). « Pour les décisions dans le futur, on aura aussi un oeil environnemental dessus, qui est différent. Je suis vraiment content de ça », se réjouit M. Bouclin.
S’inspirer d’ailleurs
Pour mettre en place des pratiques plus vertes, Piedmont s’inspire de ce qui se fait ailleurs, explique le conseiller. « Il y a des projets-pilotes dans d’autres villes. On ne réinvente pas la roue ! » Par exemple, Piedmont laissera la végétation prendre plus de place à certains endroits. « En-dessous des arbres, au lieu de mettre du paillis de cèdre, on laisse aller la nature. Il y a des espèces qui sont réapparues, qui ont repris leur place. Et ce n’est pas désagréable à l’oeil. » Cet été, Piedmont fera le test dans des kiosques postaux, à l’hôtel de ville et dans les parcs.
Piedmont procède aussi à la refonte de son plan et des ses règlements d’urbanismes. Selon M. Bouclin, c’est aussi l’occasion de mieux protéger l’environnement. « On s’aperçoit que, tranquillement, on enlève de la végétation. C’est important, quand on fait du développement en montagne, de faire attention aux eaux de ruissellement et de protéger nos sommets de montagne. »
On planifie aussi d’aménager des pistes cyclables lorsque des segments de rue sont refaits, comme le chemin Avila cet été. À terme, M. Bouclin souhaiterait un réseau sécuritaire et convivial, pour les vélos et les piétons, qui relierait les différentes parties de la ville et donnerait accès au parc Gilbert-Aubin, à la rivière et aux falaises.
Protéger l’eau
Mieux protéger les cours d’eau est aussi au centre de la politique environnementale. Cet été, des étudiants iront à la rencontre des citoyens, pour faire de l’éducation auprès d’eux et s’assurer que les bandes riveraines sont protégées, donne en exemple M. Bouclin.
Le conseiller souhaite également réduire l’intrusion d’eaux pluviales dans le réseau d’égout. Par exemple, certaines gouttières sont connectées directement aux égouts. Idéalement, les eaux de pluie seraient plutôt redirigées vers des fossés ou un endroit où elles peuvent s’infiltrer naturellement dans le sol. « Nos étangs [aérés qui traitent les eaux usées] arrivent à capacité. Il ne reste plus beaucoup d’espace pour de nouvelles propriétés qui se brancheraient. Une façon d’allonger leur utilité, ce serait de réduire ces intrusions d’eaux pluviales. »
M. Bouclin espère aussi que, bientôt, il sera possible de se baigner et de faire des sports nautiques dans la rivière du Nord en toute sécurité. « Mais il faut encore faire un petit bout de chemin. »
Convaincre
« À chaque campagne électorale, c’est de l’environnement dont on parle le plus. Mais après, autour de la table, on pense parfois que ça retarde des projets ou que c’est une dépense. Mais c’est un investissement pour le futur ! Même si on ne verra pas les résultats demain matin », insiste M. Bouclin.
Les citoyens aussi doivent être convaincus, afin qu’ils voient les avantages de certaines décisions. Le conseiller donne l’exemple des matières résiduelles. « Plus on fait de recyclage et de compost, plus la Municipalité reçoit de redevances. Et cet argent est réinvesti en environnement pour aller plus loin. » Ainsi, tout le monde y gagne.