Pierre Karl Péladeau candidat péquiste à Saint-Jérôme
Par Thomas Gallenne
Coup d’éclat pour le PQ dans la campagne électorale
Finalement après une rumeur persistante, confirmée il y a deux semaines par le journal Accès, et malgré plusieurs démentis, Pierre Karl Péladeau est finalement candidat pour le Parti Québécois dans Saint-Jérôme.
L’annonce s’est faite en fin de matinée ce dimanche par la première ministre sortante du Québec Pauline Marois, dans Saint-Jérôme. L’événement annoncé en dernière minute, a attiré, outre la presse locale, les principaux médias nationaux ainsi qu’une foule nombreuse de sympathisants ainsi que quelques manifestants – orphelins de Duplessis.
Et l’enjeu est de taille
Avec une conjoncture économique nationale et internationale qui présente des indicateurs quelque peu alarmants (voire alarmistes pour certains analystes), le Parti Québécois devait donner un grand coup pour asseoir une campagne orientée vers une grande préoccupation qui traverse le Québec: la question économique. Et si les autres partis ont présenté soit des candidats aux curriculum vitae intéressants voire impressionnants pour prendre de fronts les défis économiques auxquels fait face le Québec, le tour de force du Parti Québécois aura été de recruter un homme qui incarne non seulement la réussite économique, mais également un attachement indéféctible aux valeurs nationales québécoises, et à une vision souverainiste. « Je ne suis ni de gauche, ni de droite, je suis en avant », a d’ailleurs lancé Pierre Karl Péladeau lors de cette conférence de presse chaudement applaudie par les sympathisants présents.
Une candidature murie et préparée
M. Péladeau est revenu sur le fil des événements en expliquant avoir démenti le fait de se lancer en politique car effectivement c’était sa décision, avant de finalement accepter la proposition de Pauline Marois, il y a tout juste une semaine (c’est le dimanche le 2 mars que M. Péladeau aurait accepté de se lancer en campagne). Il a eu l’assurance de Mme Marois de sa volonté de faire du Québec un pays après avoir posé tous les jalons nécessaires (dont le fameux Livre Blanc sur l’avenir du Québec). Il a expliqué également qu’il a obtenu le support de son ex-conjointe et mère de ses enfants, Julie Snyder, et qu’il a dû régler toutes ses affaires légales en regard à ses avoirs qu’il placera dans une fiducie. En revanche, il devrait conserver ses actions dans le groupe Québecor, ni voyant « pas de conflit d’intérêts ».
Enfin, il dit avoir remis sa démission à tous ses postes de responsabilité ce dimanche matin et aurait pris sa carte de membre du Parti Québécois dans la foulée.
Premières réactions
Il s’agira de voir comment les partis adverses vont préparer leur stratégie face à cette candidature de poids dans le domaine économique. À n’en pas douter, M. Péladeau devra faire face à de nombreux reproches suite au lock out qu’il a imposé aux employés syndiqués du Jounal de Montréal en 2009.
Si certains citoyens semblent se réjouir de cette annonce, une des réactions les plus cinglantes est venue de Françoise David, chef de Québec Solidaire, qui a justement remis sous le nez du PQ, la position de PKP dans le conflit qui l’a opposé avec les syndiqués du Journal de Montréal, position qu’elle a qualifiée d’intransigeante, et qui remet ainsi en cause les valeurs progressistes qui pourraient animer le Parti Québécois.