Portrait commercial des Pays-d’en-Haut

Par Thomas Gallenne

«Des fuites récupérables, certaines irrécupérables et d’autres qu’il vaudrait mieux ne pas récupérer.» – Charles Garnier

Une étude sur l’offre et la demande commerciale du territoire de la MRC des Pays-d’en-Haut a été réalisée par la firme Demarcom. Le portrait commercial qui a été déposé le 24 mars dernier est présentement à l’étude par les élus des dix municipalités de la MRC ainsi que par les professionnels de ces municipalités habilités à les conseiller.

«Cette démarche est pour nous un outil d’aide afin de prendre de meilleures décisions, particulièrement en ce qui a trait à notre schéma d’aménagement et des règles qui le définissent», avance Charles Garnier, préfet de la MRC.

Le besoin de réaliser une telle étude émane du règlement de contrôle intérimaire entériné par le conseil des maires en rapport, non seulement au nouveau projet de développement commercial aux anciennes cascades d’eau de Piedmont en bordure de l’autoroute 15, mais à tout autre projet de développement commercial futur.

«La notion temporaire du règlement de contrôle intérimaire est importante. Bien que nous étions convaincus, à l’époque, de la légitimité de ce règlement qui définissait, entre autres, les superficies commerciales maximales, nous devons évaluer, à la lumière de l’étude, s’il est toujours à propos», explique M. Garnier.

Pour l’instant, un sommaire de l’étude est disponible sur le site Internet de la MRC. Les données complètes de cette étude seront disponibles à partir du moment où les orientations en aménagement seront convenues et entendues par le conseil des maires et qu’un plan d‘action sera rédigé et accepté.

Bien que les données chiffrées au sommaire soient succinctes, la demande des résidents permanents et des villégiateurs, qui s’élève à 614 143 881$, n’est localement pas satisfaite entièrement puisque l’offre commerciale serait évaluée à 349 226 894$.

Laisser aller certaines fuites…

S’il se fie à l’étude, le préfet reconnaît qu’il y a des fuites commerciales sur le territoire des Pays-d’en-Haut. «Certains types de commerces, répondant aux besoins des citoyens, pourraient être implantés dans notre MRC, afin de nous éviter d’aller consommer ailleurs. Et ça augmenterait ainsi l’assiette fiscale de nos municipalités», explique-t-il.

Cependant, il existe d’autres fuites qu’il vaudrait mieux ne pas récupérer, pense M. Garnier.

«Nous sommes de grands consommateurs d’autos, mais nous n’avons aucun vendeur d’autos neuves chez-nous. Voulons-nous avoir les multiples dépositaires des différentes marques d’autos? Et si oui, ceux-ci seront-ils intéressés à s’implanter ailleurs que dans les villes-centres comme ils ont tendance à le faire?»

Pour aller dans le même sens, il cite un autre exemple: «Sainte-Anne-des-Lacs et Piedmont n’ont pas de magasins d’alimentation, les citoyens de ces deux municipalités font leurs achats à Saint-Sauveur, déjà suréquipée en ce domaine. Devrions-nous encourager de combler cette fuite commerciale de Piedmont et Sainte-Anne-des-Lacs?»

Il rappelle que suite à la vente, par MSS, de son terrain des anciennes cascades d’eau de Piedmont à un promoteur immobilier commercial, un questionnement au niveau de l’ensemble de la MRC a ressurgi, à savoir où et comment continuer le développement commercial sur le territoire de la MRC.

«Le rapport final ne nous dit pas quoi faire, quand le faire, comment le faire et où le faire. Il ne nous informe que sur le portrait régional actuel du développement commercial déjà présent dans notre MRC et la suite nous appartient en propre», tient à préciser le préfet.

Le CLD commente

Après analyse des résultats par l’ensemble des municipalités locales, un plan d’action pourrait être rédigé afin de privilégier les moyens et les actions pour combler certaines fuites commerciales récupérables, et ce, dans le temps et dans l’espace.

«Malgré ces fuites commerciales, il faut que nos élus se positionnent de façon stratégique afin de répondre aux besoins de nos citoyens en respect avec la qualité de vie que nous promouvons tant», avance Stéphane Lalande, directeur du développement économique à la MRC.

Pour ce dernier, il est clair qu’une démarche structurée suivra. «Suite à l’analyse de cette étude par les membres du comité aménagement et environnement de la MRC, nous présenterons ce portrait à nos entreprises commerciales déjà en opération et tenterons de trouver des solutions aux distorsions entre l’offre et la demande.»

«L’alternative, s’interroge le préfet, c’est de laisser au libre marché et à la libre concurrence le soin de combler ou pas les fuites commerciales.»

Afin de prendre connaissance du résumé de l’étude, les lecteurs sont invités à consulter le document sur l’onglet publications de la section CLD du site Internet de la MRC des Pays-d’en-Haut: Bilan de l’offre et la demande commerciale.

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