Premier conseil post-déconfiture du parti du maire Gascon
Par Thomas Gallenne
Où s’en va Saint-Jérôme?
Mardi 21 juin dernier, le premier conseil post-déconfiture du parti du maire Marc Gascon se réunissait. Des dossiers éminemment importants étaient à l’ordre du jour, des citoyens ainsi que des journalistes auraient souhaité assister à la réunion afin de poser leur question. Afin que démocratie s’exerce.
Ce soir là, la démocratie s’est arrêtée à 100 personnes. «Je ne peux pas vous laisser entrer dans la salle du conseil pour des questions de sécurité, a expliqué une policière qui bloquait l’entrée de l’escalier menant à l’étage de l’hôtel-de-ville de Saint-Jérôme. La salle est à pleine capacité» Cent places pour 68 000 résidents, cela fait un ratio de 0,14% ou 1,4 pour mille. L’information avait circulé auprès des employés de la Ville afin qu’ils se présentent en grand nombre au conseil. «Lundi matin, on a envoyé une lettre au directeur général, pour dire que c’était anti-démocratique», raconte le conseiller Alain Langlois, seul représentant de Vision Saint-Jérôme, le parti d’Andrew Hattem. Le directeur général de la Ville, Éric Lachapelle aurait avancé qu’étant donné la dynamique d’un nouveau conseil, il y avait certains points à éclaircir et qu’il ne souhaitait pas les répéter à chaque employé.
Des dossiers bloqués?
Des citoyens refoulés à l’entrée de l’hôtel-de-ville, se sont dits frustrés par une telle situation. «Nous étions venus poser des questions au maire sur le fait que notre rue est prévue depuis longtemps sur le calendrier de l’asphaltage, les budgets ont été débloqués et depuis, rien ne s’est fait», confie une citoyenne en colère, tenant des photos de sa rue défoncée, des clichés dignes de Kandahar ou de Beyrouth. Comme quoi, on peut voyager en faisant le tour de son pâté de maison.
Hormis le dossier d’asphaltage, celui des surplus budgétaires ou encore, plus politique, de l’éclatement de l’équipe Gascon, étaient susceptibles de créer des vagues. «Ça a brassé au dernier conseil», a confirmé Alain Langlois. En effet, les conseillers ne se sont pas entendus sur la manière d’utiliser les surplus estimés à 11,7 M$ pour le budget 2012. Le maire proposait de retourner aux citoyens 10 millions, mais une majorité de conseillers (9 contre 5), s’y sont objectés, prétextant ne pas avoir été mis au courant du surplus. «Comment se fait-il qu’aucun d’entre eux n’ait posé de question, ou n’ait été curieux à propos des finances de la Ville?», s’interroge le conseiller Langlois, élu en mars dernier. Selon lui, la réaffectation de ces surplus aurait été décidé d’avance par le maire. Sur les 1,7M$ restants, 1 million serait dédié à des travaux d’asphaltage, selon une liste de rues prioritaires, établies par les services. Sur ce point, la façon de faire ne semblait pas si transparente selon M. Langlois. Sur les sommes restantes, 400 000$ devaient être consacrées pour le soutènement d’un muret de pierre ceinturant le parc au milieu de la Rivière-du-Nord, rue Saint Joseph, et
300 000$ pour le réaménagement d’un parc.
Dans ce climat de méfiance, d’incertitude, d’éclatement politique et de manque de transparence, où s’en va la Ville de Saint-Jérôme? En tant que conseiller municipal, Alain Langlois ne représente-t-il pas les citoyens de Saint-Jérôme? Son devoir n’est-il pas de participer aux dossier concernant la ville? «Pour être présent à l’une des commissions, je dois être invité, ce qui n’est pas le cas, ajoute M. Langlois. Quant à l’information, les documents concernant les points mis à l’ordre du jour, sont transmis le vendredi précédent la séance du conseil, et je n’ai pas le temps de passer à travers les trois pouces d’épais de documents, d’aller chercher et d’obtenir toute l’information requise pour prendre des décisions éclairées. Cela fait partie des choses que l’on demande de modifier.»
Nous avons tenté de rejoindre le bureau du maire par deux fois, pour offrir à Marc Gascon de s’expliquer. Sans succès.