Réactions de représentants de groupes communautaires
Par Journal Accès
Dossier de lutte contre la pauvreté dans les Pays-d’en-Haut
La lutte à la pauvreté:
un enjeu quotidien
La lutte à la pauvreté est un enjeu quotidien pour notre territoire et il touche de près ou de loin tous les acteurs d’une communauté. Le dossier réalisé par Accès reflète bien les différents aspects et impacts de la pauvreté qu’elle soit sociale et/ou économique.
Nous avons tous le pouvoir de faire une différence dans la lutte à la pauvreté et l’exclusion sociale que ce soit en souriant, en saluant nos concitoyens, en donnant des denrées ou des dons, mais aussi en s’impliquant auprès des organismes communautaires au niveau des conseils d’administration ou en tant que bénévole lors d’activités. Une belle façon de donner au suivant et surtout d’être solidaire envers les personnes vivant une situation de vulnérabilité… situation à laquelle personne n’est à l’abri!
Johanne Lavoie
Organisatrice communautaire
Centre de santé et des services sociaux des Pays-d’en-Haut
De grands défis à relever
Centraide Laurentides vous est extrêmement reconnaissant pour le magnifique dossier publié récemment sur la pauvreté dans la région des Laurentides.
Comme organisation, nous avons de grands défis à relever pour amener les gens à surmonter leurs perceptions, pour illustrer comment notre réseau d’entraide peut venir en aide aux personnes qui sont en difficultés et pour les convaincre de participer, par des dons, au travail qui se fait tout au long de l’année. Votre dossier nous donne un coup de pouce énorme pour faire comprendre la réalité des personnes en situation de pauvreté, et pour ouvrir le cœur des gens à la dure réalité de certains de leurs concitoyens. Merci, du fond du cœur!
Suzanne M. Piché
Directrice générale
Centraide Laurentides
Éveiller la population
Le dossier sur la pauvreté que vous avez publié a eu une grande portée pour le Garde-Manger des Laurentides. Ça a sensibilisé les gens sur ce qu’on fait, ça a permis à d’autres de savoir qu’on existait. Ça a éveillé la population concernant les besoins qu’on a, en espérant que ça porte fruit… jusqu’aux élus et aux instances gouvernementales et lors de la Guignolée. Des personnes ont téléphoné pour venir en aide à des familles.
D’autres ont confirmé qu’elles viendraient porter des biens et de la nourriture pour les paniers d’épicerie. On a reçu des courriels de suggestions que nous allons prendre en compte parce que très justes. Il y a des gens qui veulent venir à la cuisine collective pour apprendre à cuisiner afin d’économiser. Les bénévoles ont été mis en lumière. Tant mieux car sans eux on n’y arriverait pas. Les gens ont envie d’être généreux mais il faut que ce soit comme ça à l’année longue parce que nos besoins ne sont pas seulement qu’au Temps des Fêtes.
Carole Legault
Garde-Manger des Pays-D’en-Haut
Mettre en lumière celles
qui donnent leur vie aux
plus démunis
Les dossiers sur la pauvreté ont permis de valoriser les personnes (90% sont des femmes) qui œuvrent dans le milieu de l’entraide et qui travaillent dans l’ombre. C’est grâce à la bonté des femmes que le mouvement communautaire existe. Ces femmes qui ne reçoivent aucun salaire mais qui persistent dans la bonté. Il est important de mettre en lumière celles qui donnent leur vie aux plus démunis. Il y a un travail colossal à faire auprès des instances gouvernementales pour leur faire comprendre les besoins.
Les organismes éprouvent beaucoup de difficultés financières. Avant les instances religieuses qui étaient riches, accompagnaient et appuyaient les organismes venant en aide aux gens dans le besoin. Maintenant, les organismes doivent se débrouiller avec leurs moyens et à leur façon. Il n’y a pas d’enveloppe budgétaire. On espère que les dossiers vont ouvrir les yeux et aider à ce que l’œuvre se poursuive.
Ressource communautaire Sophie
Wentworth-Nord
Photo de famille
Le dossier sur la pauvreté dans les Pays-d’en-Haut publié ces dernières semaines par le Journal Accès tout juste avant les Fêtes, est comme un cadeau de Noël que l’on aurait préféré ne pas recevoir. Un peu comme une tension familiale qui surgit lorsque tout le monde est réuni pour avoir du fun. Une atmosphère tendue qui nous rappelle que malgré les apparences du «tout va bien», le clan ne se porte peut-être pas si bien.
Mais qu’est-ce que le clan ou la famille? Une appartenance à un groupe dont les liens sont préétablis et incontournables? Un système relationnel en perpétuelle adaptation qui au pire, recherche la cordialité pour simplement survivre ou au mieux recherche l’harmonie afin de grandir de l’appui et de la loyauté des membres de son réseau?
Personnellement, je ne peux m’empêcher de faire le lien entre la famille et la communauté locale lorsque certains membres de celle-ci n’ont pas accès
au bien-être commun, lorsque «mononc’Jacques est pu sur la photo de
famille depuis un bout».
Si la communauté est un groupe de gens qui partagent un même espace, se côtoient et s’épanouissent par la richesse de l’ensemble, il y a peut-être un regard à porter sur notre capacité à faire sentir à mononc’Jacques qu’il peut compter sur nous malgré tout. C’est une question de pouvoir individuel et collectif de se laisser toucher d’empathie par la souffrance des autres sans culpabilité ni la peur inconsciente d’y perdre soi-même quelque chose dans le processus.
Du point de vue du travail de rue, les histoires vécues rapportées récemment dans ces pages, ne sont pas une surprise. Elles témoignent d’une réalité bien présente sur le territoire.
Or, si le mieux est l’ennemi du bien, j’invite ces témoignages à nous faire douter du statu quo. Je les invite à nous rappeler notre potentiel à s’épanouir et celui d’accompagner, d’aider l’autre à se relever d’une situation difficile. Il n’est peut-être pas nécessaire de calculer le «combien», pour autant que l’on multiplie les «comment».
«Allo mononc’ Jacques, c’est moi ton
neveu, ça fait un bout’ qu’on s’est jasé…!»
Stéphane Cardi
Travailleur de rue à Saint-Sauveur
L’Écluse des Laurentides