Stéphane Cardi – Mettre de la lumière sur le mieux-être

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Stéphane Cardi œuvrait dans le communautaire depuis huit ans à Montréal lorsqu’à la veille d’être papa il y a deux ans, il décide de venir s’installer au cœur de nos Laurentides qu’il affectionne depuis sa jeunesse. Son bagage environnemental et ses projets en développement durable variant des rapprochements interculturels et intergénérationnels au déplacement sécuritaire des enfants dans le cadre de Mon école à pied, à vélo, l’emmènent à devenir travailleur de rue pour L’Écluse à Saint-Sauveur depuis maintenant huit mois.

Travailleur de rue c’est d’abord observer ce qu’il se passe dans la communauté et faire connaître sa présence. Tranquillement on y dénote les attitudes et les

comportements auxquels s’attarder, les situations à risque, les interventions souhaitables. Être présent ou là au bon moment peut changer une situation. Intervenir de la bonne façon, écouter attentivement, tendre la main, ne pas porter de jugement, faire preuve de compassion, offrir par des gestes qui semblent anodins – un repas, un jeux, un sport – un moment de répit ou de réconfort, est tout ce dont une personne désemparée, en situation précaire, en mode survie ou dans le besoin nécessite pour faire un pas en avant, ou du moins mettre le mal en suspens pour un temps qui lui fait du bien.

Stéphane Cardi a su se faire reconnaître parmi les jeunes comme étant un intervenant qui fait passer une situation du pire, au moins pire. Pas nécessairement au mieux, car mieux peut prendre du temps lorsqu’on est en chute libre vers le fond du puits dans lequel on s’est jeté ou on est tombé, mais moins pire car le geste a su être posé à temps, de la bonne manière. «On est là pour suivre une personne dans une étape de sa vie, détecter le pattern qui l’a emmenée dans la situation ou l’état qu’elle vit, et voir comment on peut l’amener à s’en sortir, à son rythme» expliquera Stéphane.

Travailler dans la rue demande de l’authenticité, de la sensibilité, une ouverture de cœur et d’esprit, une grande disponibilité. Ça exige d’être dénué de jugement, de faire preuve de discernement, de mettre sa logique en action, de mettre tout égo en retrait et  surtout, d’avoir du cœur, conclura-t-on ensemble.

«L’idée n’est pas de  »focuser » sur le résultat, mais plutôt d’entretenir le lien de confiance, la poursuite de l’accompagnement selon le besoin, pour le temps que ça prendra. On veut que le jeune vienne à la rencontre du travailleur de rue sur une base volontaire,  parce qu’il en a envie, parce que ça le soulage, ça l’aide» explique Stéphane Cardi. Le bienfait d’une intervention se mesure à ce qui résonne en  chacun, dépendant de ce qu’il vit.

Il viendra au-devant d’une écoute qu’il saura attentive, une rencontre qui provoquera un échange éventuel entraînant un moment d’apaisement au milieu du chaos intérieur.

Stéphane Cardi s’implique dans la communauté. Il fait bouger les choses, aide à ce que les projets se réalisent, pour le bien de ceux qui méritent qu’on s’attarde à leurs besoins réels. Comprendre la réalité d’une génération passablement incomprise au lieu de tenter de la faire fitter dans le moule, est une méthode beaucoup plus efficace qui apporte un certain mieux-être et qui permet de faire sortir de la coquille, une créativité permettant l’expression d’un soi enfermé voire même enseveli.

Le projet du Skatepark au Parc Molson de Saint-Sauveur en est le reflet. En concertation avec son milieu, le travailleur de rue a su écouter et prendre en compte les requêtes de ceux concernés, permettant de mettre en plan un projet regroupant des adeptes de toutes provenances, au-delà même des limites de la municipalité de Saint-Sauveur. C’est dire l’ampleur du réseau et des besoins!

Chaque main tendue est une semence dont il faut respecter le rythme de croissance pour atteindre la lumière, fut la conclusion de notre rencontre. «Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin» seront les derniers mots de Stéphane Cardi.

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