Transports en commun

Par nathalie-deraspe

Près d’une demi-journée d’ouvrage

À l’approche du Jour de la Terre, Accès a voulu tester ce qu’il fallait de volonté et de patience pour un résidant des Laurentides qui veut se rendre travailler dans la région métropolitaine par le biais des transports en commun. De Val-David, il faut compter 5 heures de trajet par jour.

Lever aux petites heures du matin. Un brin de toilette, un bon déjeuner, un saut dans ses vêtements pour se rendre au dépanneur du coin y acheter un jus ou un café. La route sera longue. Le petit véhicule du transport intermunicipal collectif arrive pile à l’heure. Un coup d’œil à la montre, il est 6h32. Sa forme réduite lui donne un petit air sympathique.

Heureusement, il s’agit d’un autobus express. On y est confortable. Les larges fenêtres laissent pénétrer une lumière abondante. Les arrêts sont censés. D’un endroit à l’autre, les usagers se multiplient. Au centre-ville de Sainte-Adèle, l’autobus est déjà presque plein. Jusque-là, c’est une belle aventure.

Un peu plus de la moitié des passagers descendent en face du cégep de Saint-Jérôme. Le reste des usagers sont pour la plupart, des travailleurs qui s’apprêtent à prendre le train. La gare est située à une minute de là. À peine arrivés, les gens s’empressent de se diriger vers le quai d’embarquement. Une heure de trajet s’est déjà envolée. Étonnamment, les wagons sont presque vides, avec 5 ou 6 personnes à bord.

Un parcours interminable

Plus on s’éloigne de Saint-Jérôme, plus le décor est macabre. Les fonds de cour n’offrent rien de poétique. Des étangs verdâtres surgissent ici et là, avec comme nénuphars, des pneus ou des contenants de plastique de toutes formes et de toutes grosseurs, qui se juxtaposent les uns sur les autres. À chaque arrêt, des dizaines de nouveaux passagers viennent nous rejoindre, le tout dans une discipline étonnante.

Le rail surplombe le derrière des maisons, ce qui donne une vue imprenable sur tout ce que monsieur et madame tout-le-monde s’acharne à cacher. La plupart des terrains sont propres, même si plusieurs résidants y laissent traîner toutes sortes d’objets insolites. L’autre côté de la clôture, c’est le jour et la nuit. La même grisaille, les mêmes ordures, qu’il s’agisse d’un ferrailleur ou d’un commerçant quelconque. Seules les flaques d’huile différencient l’un de l’autre. De temps à autre, un mur de graffitis vient rappeler que des jeunes vivent à proximité.

Gare de la Concorde. Une rivière de monde glisse lentement sur la passerelle, le temps de se faire avaler par la bouche du métro. Quelques étudiants poursuivent la conversation, soumis à cette interminable randonnée quotidienne. Arrivée à Montréal à 8:56. Aller travailler en transport en commun, c’est du boulot!

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