Une clientèle de plus en plus vieillissante
Par Journal Accès
Établissements de santé et de services sociaux
Dans le cadre de leur tournée annuelle, les représentants de l’Association québécoise d’établissement de santé et de services sociaux (AQESSS) s’arrêtaient à Sainte-Thérèse, le 9 septembre dernier, pour y dévoiler le premier portrait des centres d’hébergement publics et de leurs résidents.
Le président, Michel Gervais et la directrice générale, Diane Lavallée, profitaient de l’occasion pour souligner certains projets de l’Opération Bons Coups, qui vise à faire connaître les initiatives positives et novatrices développées par les établissements membres de l’Association partout à travers le Québec.
La prévention mise
en scène
Initiée par le CSSS d’Argenteuil, la pièce de théâtre intitulée Faudrait pas prendre grand-mère pour une dinde et grand-père pour un dindon, dénonce les abus dont sont victimes les personnes âgées. Elle a fait l’objet d’une quinzaine de représentations devant plus de 1 500 personnes. Selon le Réseau québécois pour contrer l’abus envers les aînés, entre 10 et 15% des personnes âgées québécoises auraient été victimes d’abus ou de négligence.
Également, le Programme Choisir du CSSS de Saint-Jérôme vise à transmettre, d’un intervenant à l’autre, les volontés d’un patient sur les soins en fin de vie.
Ciblant les malades dont la survie est estimée à deux ans ou moins, le programme lancé sous forme de projet pilote en septembre 2012 dans tout le CSSS s’étend maintenant auprès des intervenants du secteur préhospitalier.
Une clientèle vieillissante
L’AQESSS, qui regroupe 126 membres (notamment les centres de santé et de services sociaux et les CHSLD à vocation unique), présentait par la même occasion Le nouveau visage de l’hébergement public au Québec. Ce document révèle que la clientèle hébergée en centre d’hébergement public représente seulement 3% des personnes âgées de plus de 65 ans, et serait de plus en plus âgée. 41% des personnes hébergées sont âgées de 85 ans et plus et présentent une grande perte d’autonomie, et 80% souffrent de pertes cognitives.
De plus, une place en centre d’hébergement coûte en moyenne 93 256$ par année au système de santé québécois, et la contribution moyenne d’un résident s’élève à environ 14 600$ par année.
Les centres d’hébergement doivent fournir aux résidents des soins et services répondant à une demande grandissante en matière de soins infirmiers, de services médicaux et de services professionnels (ergothérapie, physiothérapie, nutrition, etc.).
Un réseau qui s’adapte
Le portrait souligne également les efforts du réseau afin de s’adapter à cette nouvelle réalité. «Les nouvelles tendances vont s’accentuer», croit Mme Lavallée.
En raison de la vulnérabilité grandissante de la clientèle, l’organisation des centres d’hébergement s’oriente vers davantage de stabilité et de continuité dans la composition des équipes de travail. En quatre ans, le nombre de postes occasionnels a diminué de 26% et le nombre d’heures de soins assumées par le personnel des agences privées a diminué de 18%.
À la veille de la commission parlementaire qui doit se pencher sur la condition de vie des personnes hébergées en centre d’hébergement, l’AQESSS insiste sur les nouvelles réalités de l’hébergement public, le dévouement du personnel de même que la qualité des services et des soins offerts.