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Wentworth-Nord pousse pour faire adopter son plan d’urbanisme avant les élections

Par nathalie-deraspe

Branle-bas de combat au sud-ouest des Laurentides. Le conseil municipal tente de faire adopter la nouvelle version de son plan d’urbanisme avant le 1er novembre, au grand dam de bon nombre de citoyens qui considèrent avoir manqué de temps pour en prendre connaissance.

La première mouture du document a été évaluée par la population en octobre dernier. Un avis de motion avait d’abord été déposé en septembre en vue de l’adoption d’un projet de règlement en ce sens, nous explique le directeur-général de Wentworht-Nord, René Tousignant. Celui-ci assure qu’à l’époque, la municipalité avait agi dans les règles de l’art et observé les délais nécessaires entre le dépôt de l’avis public et la consultation. Le conseil municipal a reçu beaucoup de recommandations et de commentaires et planchait depuis tout ce temps à offrir un document révisé. Mais voilà. La firme Plania, anciennement Gauthier Biancamao Bolduc, aurait tardé à rendre la nouvelle version. Celle-ci n’a été disponible ques très tard. Résultat, le conseil municipal a affiché un avis public le 8 septembre au soir en vue d’une assemblée de consultation publique le 12. Qui plus est, les conseillers municipaux n’avaient pas les documents en main et ne semblaient pas être au courant de la rencontre. «La loi en exige une seule», se défend René Tousignant.

La transparence mis à mal

Comme la majeure partie de Wentworth-Nord est desservi par Internet basse vitesse, difficile pour les contribuables d’imprimer les 300 pages que comprend le nouveau plan d’urbanisme.

La consultation a tout de même eu lieu et malgré le délai entre le dépôt de l’avis et l’événement, une foule de près de 75 personnes était présente. Toutefois, personne de la municipalité n’a été mandaté pour noter les commentaires de la salle.
«Les élus ont été bousculés, admet le directeur-général de la municipalité. Après le 2 octobre, tout s’éteint. À partir de cette date, le conseil ne peut siéger qu’en cas d’urgence. Mais on est en retard de deux ans sur le dépôt de notre plan d’urbanisme. Ça fait 10 mois que le conseil en parle. Il est peut-être temps que des décisions se prennent.»

Certains dénoncent l’apparence de conflit d’intérêt qui plane autour de Pierre Gagné, président du Comité consultatif d’urbanisme et entrepreneur à St-Michel, un secteur où l’on entrevoit des modifications majeures et en voie d’être considéré comme une zone commerciale. Ces allégations prennent tout leur sens quand on sait que M. Gagné a siégé sur le comité restreint du CCU. Des rumeurs vont jusqu’à dire que des constructions seraient déjà en route en prévision du nouveau plan à être adopté. En 2007, Pierre Gagné a demandé une dérogation à la Ville pour permettre le prolongement de la rue René sur une distance de 495 mètres et créer 9 lots en front sur le lac Wentworth. Comme il faisait déjà partie du Comité consultatif d’urbanisme, celui-ci a expliqué sa demande et quitté l’assemblée pour les délibérations des membres restants. L’homme d’affaires a-t-il pu influencer les décisions du conseil par sa présence?

Au moment d’écrire ces lignes, la séance du conseil municipal n’avait pas encore eu lieu. Le directeur-général de la municipalité nous a indiqué que les élus prévoyaient faire adopter le document en cours de la séance. «On ne sait jamais, a déclaré René Tousignant, s’il y a trop d’opposition, ça peut aller après les élections.»

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