(Photo : Courtoisie)
Philippe Vermette lors de sa dernière course ultra trail.
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Courir la nuit, éveiller tous ses sens

Par Marie-Catherine Goudreau

Seul au milieu de la nuit, au sommet du mont Albert en Gaspésie, avec comme seule compagnie sa lampe frontale, le brouillard qui laisse quelques goûtes sur la végétation – peu nombreuse à cette altitude – et des montagnes qui dépassent les 1000 mètres, Philippe Vermette vivait le plus beau moment de sa course de 101 km au total.

Les 18 et 19 août derniers, l’athlète a couru pendant 20 heures en sentiers dans les montagnes Chic-Chocs en Gaspésie. « J’ai commencé le vendredi à 16 h, puis j’ai fini le lendemain à midi », dit Philippe.

La course a commencé de manière plutôt spéciale. La Sépaq a obligé les organisateurs à changer une partie du parcours en raison d’une meute de coyotes agressifs ! Une des raisons pourquoi Philippe voulait faire cette course est le fait qu’il n’y a pas beaucoup de participants. Ainsi, durant la majeure partie de la course, il était seul, en forêt et dans la nuit.

Apprécier la noirceur et la solitude

Pour Philippe, la nuit ne représente pas un danger, mais plutôt un moment méditatif et magique où il se retrouve complètement seul avec lui-même. « Vers 23 h, il a commencé à pleuvoir. Je ne voyais rien, mais il y avait un beau brouillard devant moi. La végétation était pleine de gouttelettes, c’était super beau. J’étais vraiment seul dans ce petit monde, dans cette noirceur », raconte-t-il. « Peut-être qu’il y avait des caribous à côté de moi et je ne le savais même pas ! »

« Ma blonde, qui était en camping, n’a presque pas dormi de la nuit à cause du vent et de la pluie et parce qu’elle s’inquiétait pour moi. Mais moi, j’étais dans l’euphorie, dans ma bulle ! », rapporte Philippe.

Puis, courir la nuit, c’est aussi voir le soleil se lever et se dire : « J’ai passé à travers », dit le coureur. « Quand la clarté revient, c’est comme un soulagement. » Lorsqu’on dort, on ne prend pas connaissance de toutes ces heures qui passent, alors qu’en courant tout ce temps, on comprend la durée réelle, souligne Philippe.

Courir pour soi-même et le plaisir

Pour Philippe, le bonheur de faire des Ultra Trails est de se dépasser soi-même, sans être en compétition avec les autres. Pour celui qui a fait des compétitions de vélo de montagne dans sa jeunesse, il apprécie maintenant davantage le côté complice avec les autres participants et les bénévoles.

« Ma motivation, c’est le plaisir d’être dans la nature, de découvrir de nouveaux endroits. J’aime le côté d’entraide dans ce type de course où la vraie compétition se fait avec soi-même. »

– Philippe Vermette

L’année dernière, Philippe avait couru 160 km en forêt dans le cadre du Québec Méga Trail 2022. Il indique que cette année, le défi a été plus facile mentalement, même si techniquement, le parcours était plus difficile. « Cette année, je voulais faire une belle randonnée dans le bois. Dans l’idéal, je voulais partir sans montre, mais mes proches voulaient me suivre pour savoir où j’étais rendu », explique-t-il.

À quand la prochaine course ? Peut-être le Ultra-Trail du fjord du Saguenay l’été prochain ou encore une petite sortie de 70 km avec des amis ! « Je me limite à une sortie officielle par année, parce que c’est difficile pour le corps. »


Tes sentiers préférés pour courir dans les Laurentides ? 

  • Les sentiers de la Montfortaine (présentement fermés);
  • Les sentiers entre Shawbridge et Sainte-Adèle (M.O.C.);
  • Tous les sentiers de Plein air Sainte-Adèle !

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