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Petit guide du campeur gastronome

Par Simon Cordeau

Bien manger en pleine nature est pour moi l’un des plus grands bonheurs. Que ce soit en camping, en randonnée ou les deux, c’est l’occasion de prendre le temps et de se cuisiner quelque chose d’exceptionnel. Voici mon humble petit guide pour du plein air délicieux.

D’abord, vous êtes en camping. Rien ne presse. Vous avez tout le temps du monde pour vous faire plaisir. En randonnée, que ce soit à traverser une montagne à pied ou à descendre une rivière en canot, l’heure du souper signale même la fin des efforts. Une fois la tente montée, vous n’avez rien d’autre à faire de votre soirée que cuisiner, déguster et relaxer.

Préparez-vous d’avance : si vous oubliez le beurre, vous devrez faire sans. (N’oubliez pas les épices!) Pensez également que vous devez tout transporter avec vous. Donc limitez-vous à l’essentiel pour l’équipement. Aussi, ce que vous mangerez le samedi soir ne pèsera plus dimanche. Mais ce que vous mangerez le dimanche midi aura passé le weekend dans votre packsack.

Utilisez le feu

Un petit réchaud au gaz, c’est portable et pratique. Mais dans le bois, rien ne se compare à la cuisine sur un feu de camp. Faites griller vos viandes au-dessus, et elles prendront un goût fumé et boisé unique. (Cela dit, il faut transporter votre bois, si vous le pouvez. Un bon campeur laisse la nature telle qu’il la trouve.)

Préparez de la braise, aussi. Cela permet de cuisiner à haute température, de manière uniforme et sans le caprice des flammes. Quand j’étais petit, on faisait du camping tous les weekends de l’été. Et le soir, lorsque le feu baissait et que les campeurs commençaient à aller se coucher, mon père sortait sa grille. Sur la braise, il préparait pour les couche-tard des toasts au pain au raisin et à la cannelle bien beurrées. Ça goûtait le pur bonheur.

Comme vous avez toute la soirée, c’est aussi l’occasion de préparer des mets plus longs. Pourquoi ne pas faire un bon mijoté, qui bouillonnera lentement sur le feu? Ou une fondue, que vous prendrez des heures à manger paresseusement avec d’autres bouchées?

Faites-vous plaisir

Reconnecter avec la nature et avec l’essentiel, c’est aussi reconnecter avec soi et avec ses sens. Profitez-en pour amener des ingrédients et des produits d’exception, que vous prendrez le temps d’apprécier.

Pour le lunch, ne vous contentez pas du même petit sandwich que vous mangez au bureau. Préparez-vous plutôt le meilleur sandwich au monde, en choisissant votre pain, votre salade, votre viande et votre fromage avec gourmandise. Lorsque vous vous arrêterez vers midi, au sommet de la montagne ou sur le bord de la rivière, le régal sera sans pareil.

Pour le soir, prévoyez un petit quelque chose à boire. Au lieu d’amener du vin maison ou des blondes commerciales que vous devrez boire tablette, n’apportez plutôt qu’une seule bouteille exceptionnelle. Ouvrez ce grand vin que vous n’osez jamais sortir de votre cellier, ou ce cidre unique que vous avez payé un peu plus cher, ou cette stout vieillie en fût de bourbon qui vous servira de dessert. Après une journée d’efforts, ce moment de légère ivresse sera votre récompense à déguster.

Pareil pour le matin. Oubliez le café instantané. Prenez plutôt le temps de vous préparer un bon café, avec une presse française ou une cafetière italienne. Je vous le dis : il n’y a rien de meilleur qu’une bonne tasse de café à l’aube, en pleine nature. 

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