(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)
Les immenses toiles recouvrent toujours les reste de l’ex-Domaine-de-l’Estérel.

Domaine-de-l’Estérel: Des citoyens n’en peuvent plus des résidus

Par Luc Robert

Une pétition de 22 citoyens demeurant dans les alentours de l’ancien Domaine-de-l’Estérel a été déposée à la dernière réunion du conseil municipal de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, afin que la Municipalité poursuive la pression sur la firme Olymbec, pour déplacer les restes de l’immeuble.

Certains propriétaires du secteur de la rue des Trembles en ont long à dire au sujet de la lenteur des travaux de nettoyage, qui ne sont toujours pas commencés, 13 mois après la démolition de ce qui aura aussi été plus tard le Centre culturel de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson.

« J’ai une maison dans ce coin et je n’ai pas encore été capable de la vendre. Il y a des gens intéressés, mais dès qu’ils voient la pancarte soutenant qu’il pourrait y avoir des résidus d’amiante juste à côté (à l’ex-Domaine-de-l’Estérel), ils se désistent. Quand tu vois un immense sac à vidange orange dans le voisinage, ça repousse les potentiels acheteurs, même avec une plage à proximité. C’est la valeur de mon immeuble qui y goûte. Je ne comprends pas que le conseil municipal ne veuille pas infliger une amende au propriétaire [Olymbec] », s’est désolé l’ancien directeur du service des incendies de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, M. Pierre Tessier.

Pressions

Dans une lettre datée du 22 juin et adressée au co-propriétaire d’Olymbec, M. Richard Stern, le maire de la Municipalité, M. Gilles Boucher, a manifesté des craintes par rapport à l’état du site.

« […] J’avais informé M. [Robert] Libman [architecte chez Olymbec] à ce sujet, que des résidus liquides, dans le sous-sol du bâtiment effondré, se rejettent sur la plage par des canalisations anciennes et déficientes. Vous comprendrez, de ce fait, que l’impact sur la santé des propriétaires riverains avoisinants et de nos utilisateurs de la plage, nous préoccupe au plus haut point. »

M. Boucher a été clair envers la firme Olymbec.

« Dans cette perspective, nous aimerions que vous nous confirmiez, au plus tard le 29 juin, que les travaux de ramassage des déchets débuteront au début juillet au plus tard et qu’ils seront faits avec diligence, tout en respectant le protocole intervenu entre Olymbec et la CNESST. En agissant sans délai, tous ces ennuis seront réglés au bénéfice de tous les citoyens. […] À toutes fins utiles, prenez avis que si ces travaux ne sont pas entrepris rapidement, vous vous exposerez à des amendes importantes. »

Fermeture de la plage 

En entrevue avec Accès, le maire Boucher a avoué que la lenteur du dossier le tracasse toujours à la fin du mois d’août.

« Il y a une collaboration de la part d’Olymbec. On m’a dit verbalement que les travaux commenceront après la fermeture de la plage [fête du Travail] en septembre. J’éprouve toujours des inquiétudes, parce que nous avions là 90 jeunes à des camps de jours. Mais il n’aurait rien donné de les mettre [Olymbec] à l’amende, parce que l’accessibilité au site ne relève pas d’eux : elle était interdite par le CNESST avant le protocole. Juste pour vider deux toilettes sèches, il a fallu percer un trou dans la toile de clôture pour faufiler le boyau de récupération. Et je jure sur la tête de ma descendance que je n’ai jamais eu accès au contenu du fameux protocole. »

Le maire a assuré que la fermeture temporaire de la plage à la fin de juillet n’avait rien à voir avec le contenu des dits tuyaux possiblement endommagés.

« Des tests avec des éprouvettes ont été effectués. Il n’y avait pas trace de produits chimiques. La fermeture temporaire de la plage est due à des matières fécales, probablement laissées par des oiseaux. On a rouvert la plage selon des bases solides. Je suis droit dans mes bottes », a-t-il imagé.

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